Libye :
Gilf el-Kebir
Soudan :
Sélima -
Île d'Abri -
Old Dongola -
Djebel Barkal -
4ème Cataracte -
Khartoum
Ethiopie :
Gondar
lac Tana
Lalibela
Pays Afar
lac Hashengue
Addis-Abeba
Harar
lac Ziway
Key Afer
Omo River
Kenya :
Samburu NP -
Massaï Marra -
Mombasa
dimanche 26 octobre
Départ pour
Sélima. Le paysage est plat de chez plat. Pas grand-chose à voir à part des
quantités de bois fossilisés. Alain tombe en panne de gasoil : il faut le ravitailler. Quelques rochers avant
Sélima. On se trouve pris dans un dédalle, et Puthod m'envoie devant.
Petite consultation de la photos satellite locale, ce qui est toujours une émotion en plein désert. On repart devant. On atteint
l'oasis en début d'après-midi. Tout le Nord-Ouest est barré par des rochers de 20m.La pénétration se fait par le Sud-Ouest.
Palmeraies sauvages. Pas entretenue. Tout à l'air désert, dire que certains espéraient la pompe à essence ... Je m'approche avec
circonspection d'un bâtiment louche. J'entame de le contourner en voiture, et je tombe nez à nez avec un soldat à la sieste : il
a tiré son lit dehors à l'ombre de la baraque, et j'ai arrêté mon parechocs à 1m à peine de sa tête.
Il a la peur de sa vie, et part en hurlant chercher son arme ...Une fois la stupeur passée, ils nous font visiter, mais pas de
gasoil, juste un peu d'eau peu ragoutante. Il y a une mare verdâtre pas loin, une pompe et un château d'eau. On se lave et on
remplit des bidons. «Good Water» sur la carte. On met quand même du Micropur dedans. Pas de formalités non plus.
Un poste avec quatre gars. Il semble que ce sont des douaniers. Impossible de communiquer : barrière de la langue. Ils sont
sympas. On piquenique à proximité. En repartant, on traverse des forêts entières de bois fossilisés. Le décor est un mélange de
plaines-cuvettes entourées de petites montagnes de 50m, les tons sont assortis, c'est calme et beau.
Bivouac de bonne heure vers un petit piton. Discussions principales : le manque de gasoil.
Alain a une revue avec quelques renseignements sur le
Soudan que je recopie. Il n'y a pas de
guides sur ce pays : moitié Nord du
Soudan =
Nubie, très sûre,
gens très accueillants. Foul = grosses fèves marrons plats national. Mourkabs = lourde barque traditionnelle en forme de
coquille de noix sur le
Nil.
Sites historiques entre
Wadi Halfa et
Khartoum :
Méroë, Soleb, Nagaa, Mussawwarat as Safir, el Kuru : tombeau avec murs peints. Fad'al fad'al =
bienvenue. 1 $US = 265 dinars ou 2650 livres. Monnaie = Dinars mais les gens comptent en livres. Le gasoil se vend en gallons
4.5 l ... Pas simple.
Mireille est partie collecter des pierres. Elle ramène un vrai cageot de raclures qu'elle prend pour des pointes de flèches, et
vient me montrer tout ça.
Amusé, je la complimente en lui disant que je n'avais pas vu qu'il y en avait tant. Du coup, je suis son pote, elle aligne les
moins belles sur ma table (???), et me les offre.
Evidemment, Martine se gausse dans son coin, elle n'a jamais su apprécier mes admiratrices...
lundi 27 octobre
Les uns pompent, les autres remplissent : on croirait les Shadocks
On part en direction de la
cataracte de Dal à un peu plus d'une centaine de kilomètres du
bivouac.
Enfin le
Nil peut-être. C'est du sommet d'une crête de sable parmi des rochers ronds qu'on
découvre le
Nil. Émotion !
Au loin une bande de végétations et des nappes d'eau grise. Après tous ces kilomètres, on y est enfin arrivé.
Le paysage est superbe. On se traîne. Sable. Rochers aux formes qui font un peu penser au
Bagzane.
⏯️
Jacques monte en haut d'une très haute dune. Je divague dans les rochers. Il y fait chaud. piquenique au bord du
Nil sous les acacias.
Culture de haricots dans le limon des berges du
Nil. Des gamins viennent nous voir, très gentils
calmes bonbon, photos ...
En repartant, on découvre les premières maisons, dont les portails décorés nous font faire de multiples haltes. Devant l'un
d'eux, le propriétaire nous invite à boire le thé chez lui. Les trois lands y vont avec Jackie.
Hospitalité musulmane, l'instant est magique. La fille de la maison est enseignante, elle parle un peu anglais, la communication
s'établi. La maison est en banco, très propre. Cour intérieure, grande pièce très peu meublée. Ouverture en voûte. Accueil
chaleureux. Les femmes ne sont pas recluses. Très gaies. On se balade dans la maison sans problème. Photos. Tout le monde
rigole. La cuisine : une pièce sombre. Le feu est par terre, la fumée s'évacue par un trou dans le toit.
On suit le
Nil et sur sa rive gauche. On traverse des petits villages, les gens nous saluent, le
sourire, les femmes circulent librement, sans voiles ou est le soi-disant islam dur du
Soudan ?
Tout est très propre. Chèvres. Les gens circulent en âne. L'autre côté du
Nil a l'air beaucoup
plus habité. Il y a une route paraît-il.
De ce côté le désert est tout prêt de la zone d'habitation. Acacias en fleurs, tamaris palmiers. Une végétation dense enserre le
fleuve, puis les cultures couvrent parfois 500m, et tout de suite après, le désert de sable reprend ses droits.
Arrêt pour une baignade. 7 ou 8 se baignent. Très forts courants. L'eau est marron gris. J'ai la flemme d'aller chercher mon
maillot au fond de la voiture ...
⏯️
Un type fait du stop, et Alain l'a chargé. Au moment du bivouac, il est toujours là, et insiste pour faire encore 15km. Alain
veut savoir où c'est et à quelle distance avant de l'accompagner.
On essaie de savoir où il habite, mais on ne comprend rien. Je sors le portable, et charge la nomenclature Géonet sur la photo
satellite du coin, puis j'énumère ce que je lis sur le PC.
Le type réagit au son en disant par-là, 10 kilo, par ici, 12 kilo. On est accroupis dans le sable, et on savoure ce grand moment
de l'échange. Finalement, le camion que l'on a dépanné tout à l'heure passe et l'embarque.
Bivouac loin du fleuve : on craint les moustiques. Pour le gasoil, ceux qui le peuvent en donnent à ceux qui en manquent. De
toute façon ça sera juste.
Christian, fort de son appartenance récente au club des Lands, commence à stimuler les acheteurs, disant qu'il le vendra cher.
Il branche sa pompe : rien. Il vient me voir pour contrôler le montage qui a été discuté au téléphone avec son garagiste. Tout
est OK.
Il faut admettre l'évidence : Il n'a plus de gasoil. Il passe en quelques secondes de vendeur à acheteur, avec quelques sourires
de l'entourage ... On brade 2 bidons de gasoil à Alain et Jacky le taxi (ancien chauffeur de taxi à Paris).
Beaucoup de vent pendant la nuit. Jacques rejoint la voiture au milieu de la nuit, le vent l'empêche de dormir sur le toit.
mardi 28 octobre
Tout le monde s'est mis à la même heure enfin ... On regagne les bords du
Nil et on tombe sur
une embarcation qui fait la navette entre les îles pour les locaux.
Barcasse en tôle. Une vieille bâche pour faire de l'ombre et un moteur hyper bruyant. On négocie le tour de l'île qui est devant
nous (50 $US pour le groupe) et nous voilà les 21 bidochons embarqués.
⏯️
⏯️
On charge quelques autochtones en chemin. On longe les rives : culture de haricots. À cette saison, le
Nil amorce sa décrue, ils plantent aussitôt dans le limon. Ça donne des cultures en
terrasses.
Les gens nous font des signes d'amitié. Belle végétation. On voit un croco d'au moins ... 40 cm. Le bateau se plante plusieurs
fois sur les bancs de sable. Les gars du bateau sont très sympas. Les Soudanais que l'on a rencontrés sont noirs, aux traits
fins. Djellaba blanche. Petit calot ou tête nue.
Les femmes ont des robes de couleur et un foulard sur les cheveux. Jacques offre ses bidons vides au capitaine, il a l'air
content.
Arrêt à midi sous les palmiers. Chèvres, mouches. Certains sont partis se baigner. Je mets mon journal à jour et j'irai les
voir.
À propos l'eau du
Nil est vraiment marronnasse. De jeunes filles viennent me voir pendant que
j'écris. L'une parle bien anglais. Sympa. Je leur donne des petits savons. Un sourire.
Pendant le repas, trois Soudanais viennent discuter. L'un est propriétaire d'une Felouque et voudrait bien nous emmener sur
l'
'île de Say (300'000 ans d'histoire de l'humanité, de nombreux vestiges). On ne va pas faire
le tour de toutes les îles ...
L'un d'eux arbore fièrement une combinaison de "BinLadin Group". On le menace de le dénoncer aux Américains pour toucher la
prime. On rigole bien avec eux sur la politique mondiale. Ils n'aiment ni les Américains ni les Anglais ...
On fait une photo polaroïd du groupe, et on tire à la courte paille pour la donner. Fou rire général quand ils comprennent
l'objectif, et contestent violemment le résultat. Et pourtant, c'est Allah qui l'a décidé.
On continue à traverser plein de villages superbes. Maisons en banco blanches aux structures soulignées de couleurs vives.
Toujours de très belles portes. Personnalisées. Je regrette déjà tout ce que je n'ai pas filmé. Il faudra revenir car les gens
sont vraiment adorables.
Saluts, sourires, dans le village où l'on s'arrête, ils viennent nous voir, discutent, pas de problème pour les photos, même les
femmes sont ravies et rient beaucoup en se voyant sur les écrans.
On cherche du pain. On repère un petit vieux avec son âne et sa charrette et un grand sac de pain. Comme on n'est pas encore
passé dans une ville on n'a pas d'argent Soudanais. Il ne veut ni dollars ni dinar Libyen ...
Christian, Marylène, Alain et Annie échangent du pain contre des cigarettes. J'essaye avec une superbe chemisette Lee Cooper à
Jacques. Il n'en veut pas ... me rend la chemise et me fait cadeau de cinq pains. (Petite galette ronde, de 15 cm de diamètre,
très bonne).
Plus loin j'arrive à échanger la fameuse chemise contre pamplemousses et oranges. Tout ça dans la bonne humeur.
Temple de Sulb ou Soleb (30000 ans). Il reste encore de belles colonnes, avec des hiéroglyphes.
Le tout en pleine nature avec une belle lumière du soir.
J'ai oublié de dire que tous les villages traversés sont excessivement propres. Ça change de la
Libye !
Dans chaque village il y a de grandes jarres (souvent 2) à l'ombre, pleines d'eau fraîche pour les passants. J'avais déjà vu ça
à
Oman.
Bivouac au bord du
Nil. Pendant que le gros de la troupe s'installe serrés sous les palmiers, on
se trouve une superbe étagère au-dessus du Nil. Apéritif et vue imprenable. On est cinq voitures. Discussions et rigolades
jusqu'à minuit passé. Il y a du vent donc pas de moustiques ...
mercredi 29 octobre
Très belle lumière au levant sur le
Nil. Un gars plante ses haricots dans le limon. Belle
gueule.
On reprend la piste, toujours de très beaux villages. Les enfants sont curieux, gais et discrets. Pas de hurlements ni de
bousculade. On a l'impression d'un peuple serein.
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piquenique débile dans un talus, pas d'ombre. Je suis fatiguée et grinche.
On cherche le
temple de Sesibi, sous la houlette d'Alain et Annie qui semblent vouloir faire les
temples dans l'ordre. Il n'en reste finalement que trois belles colonnes dans le ciel.
On a rendez-vous à la
troisième cataracte. Une partie du groupe file devant et s'arrête peu.
Nous, toujours les mêmes, on traîne. On finit même par s'égarer un peu, et on revient sur nos traces pour le rendez-vous
On aborde le
Nil dans un endroit peu accessible. Une plage en aval. Jacques, Christian et Pascal
décident de descendre la cataracte à la nage. Ils se mettent à l'eau dans le courant. Ils visent une plage à 1km en aval.
Le début est légèrement agité, le courant est assez fort, puis les choses se calment vite, et il faut lutter pour rester dans un
courant porteur.
Pascal, un peu moins à l'aise, se laisse distancer dans des eaux mortes, couvertes de branchages. Pour le motiver, je lui parle
de crocodiles. Il accélère, mais trouve l'aventure moins drôle.
On atterrit sur une plage de galets avant que les voitures n'arrivent. Je monte sur la berge pour les guider. Baignade générale.
Cette eau marronnasse et peu engageante.
Mais il fait chaud chaud 50° et le courant est fort ! On se dit qu'il n'y a pas de maladies !
Un vieux chibani vient nous voir et nous fait comprendre qu'un peu plus bas il y a des crocos !
Départ en direction de
Dongola. Après des kilomètres de poussière, on a dû mettre la clim'. On
passe à
Argo, et comme ma carte indique du gasoil, on en cherche, et on en trouve un peu.
Problèmes de change, mélange entre livres et shillings, décompte du gasoil en galon. Mais ceux qui n'en ont plus sont bien
obligés de se faire plumer ...
Bivouac sous les palmiers, en bord de cultures. Apéro agréable avec la lampe pendue dans un palmier. Quelques scorpions. En
ouvrant l'ordinateur ce soir Jacques s'aperçoit qu'en fait on était à 500 mètres en amont de la
troisième cataracte.
jeudi 30 octobre
On arrive à
Dongola où on va enfin faire des formalités d'entrée et au
Soudan. Douanes : un mec très sympa, mais comme toujours pas pressé.
On est dans une grande cour fermée. On en profite pour se laver (douches, un luxe) et laver du linge.
Je sympathise avec le grand chef (bel homme) qui me donne de la tisane d'ibiscus (karkadet) et me copie la recette.
On parle foot, pendant ce temps les papiers n'avancent pas.
Ses potes viennent discuter, il répond sans arrêt à deux téléphones ...
Pendant ce temps Puthod est allé faire les formalités de police avec les passeports, puis l'immigration. On finit par manger
dans la cour de la douane, à l'ombre de la mosquée.
À trois heures (ouf !) Ont part faire les pleins puis un tour au marché avec un gars qui depuis ce matin nous sert de
traducteur. Tomates, oranges, pastèques et délicieux jus de mangue (mango) très frais ... On s'en remplit la panse ...
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On retrouve le groupe et on va prendre le bac pour passer sur l'autre rive.
Longue attente pour le bac. Il y a du monde, le bac est petit. Belles lumières du soir, petites échoppes.
Le bac arrive, on avance, le pilote nous fait comprendre que c'est la rupture du jeûne (coucher du soleil : on est en plein
ramadan) et qu'il va prier et manger.
On embarque quand même neuf voitures. Deux devront attendre le prochain bac. On attend, au bout d'une heure le gars n'est
toujours pas revenu. On décide de manger sur le bac, dans les voitures (très serrées)
Comme il n'y a pas de place, avec Jacques on installe notre table et nos chaises sur le toit de la voiture, ça fait très
croisière sur le Nil. Pascal nous rejoint. On a un certain succès ...
On a eu Johann au téléphone. Le portable passe bien. Tout va bien à la maison. Il fait 4° et nous à huit heures du soir il fait
39°. Relative fraîcheur après la canicule de la journée.
On traverse enfin. De l'autre côté, le petit village ambiance fête (comme tous les soirs pendant le ramadan).
Une partie du groupe part chercher un bivouac. Les trois Lands et le Toy rouge restent pour attendre les deux dernières
voitures. On s'installe à la terrasse d'un café. Thé, omelette pour certains. Re thé ...
Drôle d'ambiance. La télé marche à fond, les gens s'amusent (que des hommes) et à 10 mètres, une dizaine de gars font la prière
...
Nos collègues arrivent. On a le point du bivouac par la radio et ont rejoint les autres. Il est 11 heures du soir.