Libye :
Gilf el-Kebir
Soudan :
Sélima -
Île d'Abri -
Old Dongola -
Djebel Barkal -
4ème Cataracte -
Khartoum
Ethiopie :
Gondar
lac Tana
Lalibela
Pays Afar
lac Hashengue
Addis-Abeba
Harar
lac Ziway
Key Afer
Omo River
Kenya :
Samburu NP -
Massaï Marra -
Mombasa
samedi 8 novembre (suite)
Arrivé à la douane de
Gallabat. Côté
Soudan, trois contrôles
rapides et simples. On traverse un petit pont et hop ! On est en
Éthiopie.
Contrôle de l'immigration : un grand gars sympa, assez classe nous emmène dans une cour de ferme. Huttes rondes, cabanes genre
bidonvilles. Les formalités se font dans une hutte où il fait nuit noire.
Il pense que la douane de
Wehni à 30 km est fermée le soir. Après discussion, le groupe décide
de tenter le coup. Puis à la nuit tombée, on est sur la piste, Puthod demande à Jacques de chercher un bivouac. Il refuse, le
terrain ne s'y prête pas et on lui a suggéré pendant 1h de le chercher de jour !
Finalement une partie part aux renseignements, l'autre, dont Puthod, cherche un bivouac. Finalement les autres viennent nous
dire qu'un douanier nous attend à
Wehni.
On va tous faire les formalités (carnets de passage en douane). il fait nuit, il est tard. On revient au coin de bivouac. J'en
ai marre. Je suis crevée. Nous sommes en altitude et il fait frais pour la première fois depuis le départ. Je rajoute une
épaisseur...
J'ai l'impression qu'il y a des moustiques. Je monte la tente et jacques qui était sur le toit me rejoint au milieu de la nuit,
il se fait dévorer...
Les villages traversés depuis la frontière sont misérables, sales. Ça fait zone.
dimanche 9 novembre
Réveil humide. Il y a beaucoup de rosée. Il fait frais.
On se dirige vers
Gondar, au nord du
lac Tana. Magnifique. On
est en pleine montagne (2 300 mètres). Relief chahuté, beaucoup de petites cultures, prés jaune-vert pâle.
Petits villages. Tout le long de la piste, les gens marchent soit avec des bêtes (vaches ou zébus), soit avec des trucs sur la
tête, soit avec seulement un bâton et une calebasse pour les hommes.
Les femmes ont des grands paniers en cuir ou en osier pour porter leur charge. On essaye d'en échanger un contre 2 Sweat, ça ne
marche pas.
Les gens sont souriants. Les gosses crient you-you sur notre passage. Pas de problème pour faire des photos ou des films. Au
contraire ils sont ravis. Les trois lands traînent. Il faut dire que Christian Marylène et Pascal prennent sans arrêt des
passagers ou passagères, sur le plateau pour Christian, dans la voiture pour Pascal.
piquenique au bord de la piste. 2 jeunes viennent discuter avec nous, ils gardent des vaches avec une ribambelle de petits
gamins mais parlent très bien anglais.
Très gentils, ils nous regardent manger en discutant. Vu les cultures et les troupeaux, je pense qu'ils ne manquent pas de
nourriture.
Je donne quand même des biscuits aux petits. Ils remercient en joignant les deux mains et en s'inclinant.
Arrivée à
Gondar, on change enfin des euros en birr (monnaie locale : un birr = 0,80 FRF) dans
l'arrière-cour d'une échoppe. On est dimanche, les banques sont fermées. Les changeurs sont jeunes et sympas.
Gondar doit être assez touristique. Des gamins chasse-touristes propose leurs services dans
toutes les langues.
Visite du
château de Fassiladès (sultan de 1632 à 1667), détruit en partie pendant la deuxième
guerre par les Anglais (contre les Italiens) c'est malin !
Beaucoup de choses à visiter à
Gondar : église, marché, etc... Mais comme ce n'est pas un voyage
culturel, et qu'on ne peut pas tout faire on s'en va...
La région de
Gondar était le fief des Fallachas (jusqu'au parc du Simen). Pratiquement tous
émigrés en Israël maintenant, c'était les seuls noirs juifs.
Après s'être trompé à la sortie de
Gondar on prend une piste dans la montagne en direction du
lac Tana. Piste tout en travaux (routes chinoises).
Lumières époustouflantes, camaïeu de jaune, bruns, verts, le soleil baisse, c'est de plus en plus beau. Dommage, il faut rouler
pour rattraper les autres. Le rendez-vous était à
Werota, mais finalement on bivouaque avant.
Il fait nuit. Coin sympa au bord d'un petit torrent. Concert de grenouilles. Visite d'ados et de gamins ébahis devant les tentes
de toit et le montage de notre tente. Je ne parle pas des tables et des chaises, du camping-gaz etc....
Fin de soirée autour du feu. Jacques l'ancien nous fait bien rire avec
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⏯️
ses élucubrations. Il faut dire qu'après son whisky et son pétard, il est un peu déjanté. L'air est frais et humide.
lundi 10 novembre
Au lever et tout est humide. Région très habitée. Cultures. Ils commencent les moissons et attaquent les labours. Charrues en
bois tirés par des bœufs faméliques. Récolte à la faucille, accroupis.
Beaucoup de monde qui marche le long des pistes avant et après
Werota. Les femmes et les gamines
portent des charges énormes sur leur dos ou sur leur tête. Les hommes portent leur bâton !
Les vêtements sont beiges, bruns, couleur poussière. Pas de couleurs vives. Jacques négocie un panier avec couvercle que
les hommes portent parfois (ou calebasse) ils mettent des trucs dedans. Ça marche, même s'il pense s'être fait rouler !
Les hommes portent des shorts, leurs jambes sont très longues et très maigres. Ils ont tous un bâton en travers de la nuque avec
les deux mains de chaque côté. Je devrais faire ça pour me tenir droite !
Arrivée à
Bahir Dar à l'extrême sud du
lac Tana.
Jusqu'à présent on n'a pas pu s'approcher du lac. Pas de piste. Pont sur le
Nil bleu. Ville avec
de belles avenues bordées de palmiers, poinsettias et de tulipiers.
Beaucoup de chasse touristes collant emmerdants et de mendiants. Ils attendent les pigeons. Change à la banque puis on est une
quinzaine d'aller manger au restaurant.
Spécialité éthiopienne. Hot hot ! On mange à l'aide d'ingéra, grosses crêpes grises et spongieuses. Elles sont faites avec le
teff, céréale très locale, qui ressemble à une graminée très gracile, les graines sont minuscules.
On en voit des champs et des champs. Pendant le repas, une jeune fille qui parle très bien français vient nous proposer une
balade en bateau sur le lac avec visite de trois églises.
Négociations longues, ce n'est pas facile de bouger 21 personnes.
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Départ pour le lac. 3 bateaux, le temps est gris, beaucoup de vent. Le lac est beige avec plein de vagues. Ambiance bretonne.
Pendant la traversée, on est trempé, le bateau est très rustique. Après 1 h 30 on arrive sur la
presqu'île Zéghé.
le
lac Tana est à 1 840 mètres d'altitude et fait 85 km de long sur 65 km de large. 14 mètres de
profondeur en moyenne (plein de bilharziose !).
Il y a 30 îles et 38 monastères, nombreuses églises chrétiennes (orthodoxes) datant parfois du XIV-ème siècle.
Le
monastère d'Uhra Kidane Mehret est rond, murs en terre, toit en chaume. Nombreux moines et
quelques hommes armés pour protéger le site. Ces églises contiennent des objets et des œuvres de grande valeur. Donc très
gardées et très payant. Il faut payer pour entrer, pour filmer. (je ne filmerai pas !).
Très belles peintures à l'intérieur, style naïf, très coloré, très bien préservées. Un moine nous suit en disant « no flashes ».
En fait, il s'en fout, et demande à être pris en photo. Une partie du groupe fait la vraie visite guidée...
J'achète une petite pirogue en papyrus à un gamin mignon, il me donne son adresse, et quand le bateau repart, ils me crient «
don't forget me ! ».
À propos, beaucoup de gens parlent anglais, qu'ils apprennent très jeune à l'école.
On repart pour deux autres îles et églises. La première est fermée, la deuxième est ouverte, mais il faut payer pour marcher sur
l'île. Il ne faut pas exagérer. On s'en va.
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Jérusalem, la jeune fille qui parle bien français a fait la balade avec nous et a sympathisé avec Pascal et voudrait faire le
voyage avec nous comme interprète. Pas simple car Pascal étant le seul à avoir une place devrait la transporter. Elle renonce,
je pense en constatant la radinerie de certains de nos collègues.
Départ sur les chapeaux de roue pour un bivouac merdique. Choisi de nuit au milieu de villages invisibles. On est envahi par des
ados collants qui réclament. On n'arrive pas à se mettre à manger car ils sont collés à nous ils sont très nombreux on ne peut
pas donner à tout le monde. Donc à personne.
Ils finissent par piquer les lampes frontales de Jacques et Françoise. Ils fuient comme des lapins. Quatre de nos hommes
décident de les poursuivre à la frontale. Au bout d'une demi-heure ils reviennent avec une frontale. On peut manger. Jacques
l'ancien nous fait une caricature de la journée très drôle. Nuit humide.
mardi 11 novembre
Ce matin tout est trempé. Départ pour les
chutes du Nil bleu. Le temps s'est éclairci. On arrive
à
Tississat,
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on paie pour la balade et il faut donner 100 birrs pour la caméra (environ 80 FRF). Je refuse.
Belle balade de plusieurs heures. Rocher, Prairies, un joli petit pont en pierres. Un moment on traverse un petit affluent du
Nil à pied (à gué) : on se baigne dans une eau froide et claire avec délice.
Tout le long, des gamins vendent de l'artisanat, des femmes filent du coton pour faire des tissus rayés bariolés, où décorent
des calebasses.
Très agréable. Belle vue sur les chutes qui ne sont pas en pleines eaux à cause du barrage en amont, mais c'est beau quand même.
Très sauvage. Jacques, Christian, Pascal et Alain se baignent au pied des chutes.
Trop compliqué pour les femmes. J'en profite pour filmer puisque personne ne surveille (péage ...). J'achète une écharpe en
coton tissé à une très jolie gamine. piquenique.
On retourne
Werota. Le ciel est noir, menaçant. À
Werota, on
prend une piste pleine est. Bonne piste qui tout de suite commence à monter. Un paysage de montagne, très boisé. Familles.
Beaucoup d'eucalyptus. Une succession de petits villages soit pouilleux soit très sympa (cases rondes). Encore des gens qui
marchent, des troupeaux de vaches et de moutons.
La nuit tombe, on est à 3'012 mètres d'altitude, il pleut, il fait froid. Ambiance alpage des Alpes au mois de novembre
On cherche un bivouac, dur dur. La montagne. Village. Culture. On prend une piste empierrée, mais au bout, rien de plat. Jacques
se plante sur des rochers : plaques. Et déjà une nuée de gamins et adolescents qui réclament « give me money, I am student ».
Pourtant il fait nuit et ça caille.
Il peut très fort, on redescend et on s'installe carrément dans un petit pré et devant des cases. Un gars qui nous voit arriver
comme des extraterrestres à l'air d'accord. La pluie cesse, on peut manger. Deux gars avec battons, les couvertures autour du
corps (comme tous les hommes ici) nous observent.
Un sympa, souriant, refuse toute nourriture. En fait, j'apprends le lendemain que dans la région orthodoxe, ils jeûnent le
mercredi et le vendredi (à vérifier),
On leur donne des vêtements, des bouteilles vides. On dort dans la voiture à cause de l'humidité et des bouses de vaches dont le
sol est tapissé...
mercredi 12 novembre
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Grand beau et grand froid. Le bivouac est installé dans un petit pré et entouré de cases. Tout le monde, hommes, femmes, enfants
est là à nous regarder.
Très sympa. On leur fait des cadeaux, savons, vêtements, biscuits pour l'après jeûne. Les gosses sont en hayon. Il fait 7°.
On sympathise. Visite des cases. Très rudimentaires. Une pour les animaux à claire voie, une pour la famille. Une sorte de
grande étagère-lits pour tout le monde. Un coin pour le feu. Quelques objets, c'est tout...
Lumière magnifique ce matin, patchwork de culture, de nombreux troupeaux menés par des petits bouts de gamins. Joli village.
Christian D. s'arrête dans un village pour faire une partie de ping-pong. Il y a souvent une table à l'extérieur au bord de la
piste...
On rate la bifurcation pour
Lalibela. 30 km de trop, ça ne fait rien car c'est trop trop beau.
Petite piste très tournante pour
Lalibela. On monte tout en haut d'un plateau puis on redescend,
raide. Toujours de très beaux villages, des fleurs et des cultures en terrasses jusqu'au sommet de la montagne. Toujours de 1
800 à 3 000 mètres.
Arrivée à
Lalibela. Gros village. Beaucoup de monde. Discussion animée et au sein du groupe.
Alain et Annie voudraient rester plusieurs jours pour visiter toutes les églises. Ils ne font pas l'unanimité.
Ça se calme. Il est quatre heures on commence à visiter une église ce soir. Églises monolithiques creusées dans le sol.
Ces églises furent érigées par l'empereur Zagoué appelés Gadla Lalibela (XIIe siècle). Il voulait recréer à cet endroit une
nouvelle Terre Sainte représentation de Jérusalem. Il y a plein de symboles.
La taille des monuments se faisait de haut en bas, d'abord les tranchées et puis on creuse le tuf en forme d'église. C'est
compliqué !
Il faut lire le guide. Les premières églises (nord) me déçoivent, sombre, et surtout protégées par des échafaudages et des tôles
!
Enfin pour les amateurs, il y a plein de trucs intéressants.
On a pris un guide « Mas » qui parle très bien français. Il explique tout, je découvre que la religion orthodoxe est vraiment
très proche de la religion catholique.
Nuit au
Roha hôtel, décoré avec de l'artisanat local. La chambre est correcte. Bonne douche
chaude. Je fais laver un peu de linge à l'hôtel. Repas insipide. Dodo.
jeudi 13 novembre
J'ai très mal dormi. C'est bien la peine d'aller à l'hôtel ! Je me lève crevée à 7 heures. Puthod est en panne : il a rajouté un
antivol de son cru, et il ne démarrera plus avant d'avoir tout débranché, mais il ne se rappelle plus comment il l'a monté.
On part à la visite sans lui. On a rendez-vous à 8 heures avec notre gentil guide. Très intéressant. Tout est en symbole. Il
explique bien. Mais les caméras sont taxée ! pas de film !
Ce matin on va visiter entre autres saint Georges («
Bieta Géoghis », bieta veut dire église).
C'est la plus belle, et elle se situe dans un très bel endroit. On finit par
Bieta Emmanuelle (une pensée pour ma fille).
Retour à l'hôtel à midi. J'ai mal au cœur. Je saute le repas et le remplace par une bouteille d'eau minérale...
J'achète quand même une petite croix de
Lalibela.
Alain et Annie qui n'ont rien visité hier car Annie était souffrante, n'ont pas assez de temps et souhaitent rester plus
longtemps. Pas nous. On reprend la jolie piste de l'aller, ils nous rejoindront plus tard, inch'Allah !
Je suis dans le gaz. Les moteurs sont lâchés. Dans la montée sinueuse, on découvre un âne couché avec sa charge, complètement
terrorisé. Il faut 3 Lands pour le redresser, tant sa charge est lourde. Nos collègues de devant ont dû l'effrayer, et il s'est
planté.
Les passants s'en foutaient complètement, il devait appartenir à quelqu'un qui est devant, et ne peut pas tout faire.
On repasse à 3 400 mètres. Bivouac dans le lit d'une rivière sauf 2 voitures qui trouvent cela imprudent, et Alain et Annie qui
doivent nous rejoindre.
Apéritif offert par Christian et Marylène (Kir au
Saint-Pourçain). Finalement, planqués comme on
l'est, Alain ne nous trouve pas et dort à l'hôtel de
Weldiya à quelques kilomètres plus loin.