Maroc :
Haut Atlas -
Anti Atlas -
Plage Blanche -
Tarfaya -
Dakhla
Mauritanie :
Banc d'Arguin -
Amatlich -
Terjit -
Chinguetti -
Oued Khatt -
Matmata -
Passe de Nega
Mali
:
Kayes -
Gouina -
Kita -
Bamako
-
Djénné -
Bandiagara
-
Douentza -
Tombouctou
-
Hombori
Burkina :
Fada-N'Gourma
Togo
vendredi 21 octobre
(suite)
Piste pourave, no man's land entre les deux frontières où on se fait assaillir par des gars qui veulent nous servir de guide,
nous vendre des assurances, nous faire du change, nous emmener au camping...
La monnaie locale est l'ouguiya : un euro égal environ 360 ouguiyas au marché noir.
Formalités d'entrée en Mauritanie : petite cabane de bric et de broc, genre bidonville. Pas de problème pour obtenir le visa,
30€ plus10€ pour la voiture. Douane encore 10€ pour la voiture !
Nos « guides » nous collent bien qu'on les ait découragés. On décide d'aller au camping Abba à
Nouadhibou où l'on retrouve nos pots de colle quand même sympas.
En route, on rencontre sa célébrité le train du fer avec ses 200 wagons. C'est le soir et il rentre à
Fdérik. Impressionnant ! Puis on fait un petit détour pour découvrir la
Baie du Lévrier : surprenante et jolie
Camping en ville. Quelconque mais propre. On fait les assurances, puis Jacques a changé. Discussion un peu sèche avec un gars
qui a essayé de l'entuber. Le taux avait changé entre le camping et le lieu du change ! Il est allé changer au marché, sans
papiers : on verra ...
Nuit bercée par le muezzin, les chiens et le bruit de la ville. Vive les bouchons d'oreilles !
samedi 22 octobre
Départ de bonne heure (enfin un peu !). On craint que le gars du change nous ait dénoncé aux douaniers suite à une conversation
entendue hier soir. Pain et gasoil.
À la sortie de la ville, au contrôle pourave décrit sur le web, Jacques n'ose pas avouer qu'on a une assurance,
puisqu'officiellement on n'a pas pu faire de change. Nous ne savons pas ce qui est plus grave : pas d'assurance ou change au
noir ? On s'en tire en donnant une chemise de banquier au chef du poste.
On reprend le goudron avec l'espoir de trouver la piste qui nous emmène au
Banc d'Arguin.
La route principale est goudronnée depuis 2005. On demande à plusieurs gars au bord de la route qui ne savent pas ou ne veulent
pas nous renseigner.
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Ça ne les empêche pas de se proposer comme guides bien sûr ! Puisqu'on ne sait pas où on va, ils peuvent bien nous y emmener
!
Finalement on plonge dans le potage en hors-piste avec des points que l'on a d'Internet. Une nouvelle fois Jacques imagine qu'un
track-Log correspond à une piste : eh non, le gars qui est passé là était lui aussi en hors-piste.
Entrée dans le parc à la sauvage, pas de poste pour payer l'entrée. Au début, zones plates avec pas mal de verdure. Troupeaux de
chameaux. Puis aridité extrême vers
Bir el Gareb.
Il fait hyper chaud et le vent est brûlant. C'est le seul puits de la zone. Ambiance désolée. En fin de journée on rejoint la
mer. Beaux spots, mais difficiles à approcher à cause des mous.
Puis bivouac à
Ras Tafarit, sur une plage avec de beaux rochers. Baignade et belle soirée. Vent
chaud. Pendant la nuit quelques rafales bien sableuses et des mouches. Deux chacals passent tranquillement à 100m en nous fixant
des yeux avec envie...
dimanche 23 octobre
Dans la matinée on rencontre enfin les gardes du parc. Sympas. On leur explique et on paye. En fait le camping sauvage n'est pas
autorisé dans le PNBA. Des emplacements sont prévus près de certains villages. On se fait gronder des yeux.
La mer est toujours difficile à approcher. Grandes zones de sable humide in-roulable et en plus c'est marée basse. Arrivée au
village d'
Iwik. Pêcheur Imraguens. Un village pauvre. Cabane en planches et tôles.
Filets. On s'arrête à l'entrée du village. Des gars sont en train de bricoler un moteur. Bonjour amicaux. Pascal leur passe un
bout de papier de verre pour leur réparation. On peut aller se balader dans le village.
Plein de petits gosses nous entourent. Joyeux et pas chiants. Des mamas en boubous colorés viennent nous voir pour nous vendre
des colliers en os de requins (arrêtes de poisson je pense).
On se renseigne pour faire une balade en mer sur une lanche (leurs bateaux de pêche à voile romaine, importés des Canaries).
Départ vers les îles qui sont entourées à marée basse de vasières pleine d'algues où viennent se nourrir les oiseaux.
Avec nous sur le bateau le capitaine, un matelot et un guide du parc qui parle bien français.
Pas énormément de vent, c'est calme et le soleil cogne. Le matelot nous fait du thé à la menthe sur une braise installée dans
une jante de voiture. Il pose ses verres sur le plat bord, et le roulis les lui embarque.
Près des vasières il y a de nombreux oiseaux : flamands, cormorans, sternes, spatules, etc ... Bancs de poissons. Dauphins tout
autour de nous. Un beau mulet, apeuré sans doute par les dauphins, saute dans la lanche. Il se retrouve illico sur la braise
pour le repas.
À marée basse, les oiseaux s'éparpillent sur les vasières pour se nourrir, et ils se regroupent sur les parties fermes quand la
marée remonte. Nous attendons le phénomène. On se baigne, l'eau est chaude et peu profonde. Le troisième thé nous est servi dans
l'eau.
On mange le mulet qui est très bon, très bien cuit, sous le nez de nos hôtes en plein Ramadan ! Le guide s'installe à la
palangrotte, et sort un poisson toutes les minutes. On attend la marée haute plusieurs heures à l'ancre en plein soleil afin de
voir les oiseaux se concentrer sur les îles.
Très beau spectacle. Des nuées d'oiseaux. Superbe. J'approche l'extase avec mes nouvelles jumelles. On rentre au village vers 17
heures, les femmes nous attendent, sympas. On achète les fameux colliers en os de poisson. Petits cadeaux.
Belles photos de frimousses de gosses bien sympas, belle lumière douce. On bivouaque à l'emplacement réservé à 500 mètres du
village. Des Kaïmas (tentes carrées des nomades Maures) sont dressées mais on préfère dormir dans nos tentes. On loue une tente
à la dame qui ne comprend pas pourquoi on ne veut pas dormir dedans. Belle nuit.
lundi 24 octobre
La dame me tend un collier en cadeau, et je lui donne des vêtements d'enfants : elle m'offre un bracelet en retour...
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On repart vers le sud du parc. Quelques flamants roses au même endroit que Jean-Paul et Sylviane en 2002 ; ils doivent être
empaillés ! (mais non, pas Jean-Paul...) On s'approche et on tombe sur un chacal à l'affût.
Un peu de chahut dans l'extrémité du
cordon de l'Azéfal. On rentre un peu dans les terres et on
décide de faire le tour de la
presqu'île de Thila.
Village de
RguibaThila. Toujours accueil chaleureux, un vieux nous fait visiter le chantier où
sont fabriquées et réparées toutes les lanches du parc. Il est intéressant et connaît bien sa région.
Les gosses ne réclament rien. Ils s'amusent sont gais. Les femmes aussi. Malheureusement le chantier naval est en récession et
n'est plus approvisionné. C'est peut-être la fin de l'organisation socialiste des Imraguens. Quelques ouvriers sont à leur
compte dans le village.
Direction de
Nouamghar à la sortie du parc. On s'arrête au poste. Gens sympas qui nous
donnent le guide du parc avec les points GPS etc.... C'est bien le moment...
Tout est fait pour une visite Sud-Nord. On revoit notre guide d'
Iwik d'hier : sa femme est
malade, et il l'amène chez le médecin.
Livre d'or. Jacques achète un petit livre sur le Parc, et la cote Mauritanienne. Puis visite du
cap Timirist. Derniers spots avant la sortie définitive du parc.
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On manque de justesse un naufrage dans la boue. Pascal s'embourbe jusqu'aux portes... Heureusement il y a un treuil et ça rend
bien service, on ne se salit même pas les mains.
On roule sur la plage en direction du Sud jusqu'à la tombée du jour. La marée n'est pas très basse il y a peu de place pour
rouler. On s'arrête une heure après le village de pêcheurs d'
Iraïf pour la laisser descendre
encore un peu.
Pendant ce temps, baignade dans la lumière douce du soir. On continue sur la plage qui est couverte d'algues vert fluo. Le
cheminement est pénible, beaucoup de demi-lunes qui nous empêchent de prendre de la vitesse. Le sable est bien mou.
On réussit à s'échapper pour un bivouac derrière une dune qui nous sépare de la mer. Grande humidité mais bonne température.
Coin très agréable. Tout est vert autour de nous, les dunes sont couvertes des regains. Les pluie son dû être abondantes cet
été.
mardi 25 octobre
Tout est trempé par les embruns. On continue sur la plage jusqu'à
Tiouilit à 70 km de
Nouamghar environ. Puis direction Est par une grande piste assez roulante.
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On coupe le goudron tout neuf de
Nouakchott, et on trouve une piste plus intime dans des grandes
plaines.
Forêt de Calotropis. Petites dunes par-ci par-là. Chameaux. La photo est tentante, Jacques se plante à la première tentative :
un p'ti coup de treuil et on n'en parle plus.
On lâche la piste pour passer vers le
puits de N'Degba : tout est sec et abandonné. Pascal
trouve une belle poulie en bois qui a dû faire de l'usage.
On jardine pour retrouver la piste, on se perd dans des Calotropis secs, Pascal se remet un p'ti coup de treuil, et on retrouve
la piste.
À midi, la quête de l'ombre nous occupe une heure, pour finir sous une misère d'acacias étriqués : la température est montée
d'un coup, dès que nous nous sommes éloignés de la mer.
Dans l'après-midi on traverse une zone complètement verte avec troupeaux de chèvres et chameaux. Il a plu ?
On passe à côté de
Bennichab où il y a parait-il une usine d'embouteillage d'eau minérale, alors
que le coin est un beau désert avec dunes et palmiers.
On rejoint le goudron le soir avant
Akjoujt, à la boussole car la piste est éventrée par la pose
d'un aqueduc. Petites courses. On rêve de tomates, mais ils ne comprennent même pas le concept.
La nuit nous presse. Jacques suit des points de Cyril Ribas (Mauritanie au GPS) qui sont carrément fantaisistes. On cherche une
piste pour
Tabrenkout puis l'
Amatlich et Jacques verra en
rentrant que les points de Ribas sont pris sur la carte IGN 200'000 qui était périmée bien avant l'invention de la 2CV !
Bivouac juste après avoir quitté le goudron dans une grande plaine avec des centaines de chameaux et quelques dunettes. On finit
par se trouver une dunette sans chameaux ! (forcément, le berger les a rentrés pour la nuit !)
mercredi 26 octobre
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Départ pour l'
Amatlich. Erg impressionnant. Très hautes dunes. Beau cordon meringué. On s'engage
pour trouver la passe de
Foum Tiziguidont on a le point (Cyril Ribas).
L'entrée nord est simple : la passe fait 3 dunes et on se retrouve dans un gassi de 2 km plutôt encombré, mais roulant. Très bel
endroit. : Séance photos vidéo.
Puis on cherche la sortie. Les dunes deviennent très irrégulières et molles : on a beaucoup de mal pour se diriger vers la
passe.
Les dunes nous rejettent. L'erg est déstructuré et ces petites dunes bougent sans doute beaucoup : il faut chercher la passe là
où elle se trouve en ce moment. C'est comme en Tunisie. Tout au culot et aux reflex. Plantages. il fait au moins 50° et le sol
est brûlant.
Pascal qui fait un peu le canard pour sa caille nous emmène dans un truc sans fin. Je jette un œil à la photo sat, et rebrousse
chemin calmos pour chercher le passage à pied. Alors que je m'approche d'une crête, j'entends un moteur qui hurle, et découvre
un motard qui me vient droit dessus. Congratulations.
Ce sont 2 Espagnols qui se sont acheté le road-book d'un Paris Dakar, et le font dans les mêmes conditions. Ils viennent d'en
face et nous disent que la sortie est juste là. Ouf !
Je leur indique ma trace et leur suggère d'éviter celle de Pascal. Le 2-ème est mort de soif, et je le ravitaille sans
réfléchir. Je me rappellerais plus tard que c'est avec l'eau d'un puits pour la toilette : j'espère qu'il n'a rien attrapé.
On trouve enfin la sortie. On cherche une ombre sous un acacia. Il est deux heures de l'après-midi, le vent souffle fort et nous
dessèche. Piquenique silencieux...
On est crevé. Jacques a un coup de moins bien et de stress, plus chaleur, plus pelle... Son volant fait clic clic quand il
tourne à gauche, et ça lui rappelle des souvenirs.
En repartant, Pascal s'enterre dans les traces : p'ti coup de treuil. Je tire : le câble sort du tambour. Adrénaline car on le
croit arraché. On mécanique un peu, et tout baigne. On monte dans des rochers noirs. Mélange détonnant avec des coulées de sable
doré. On entame un trial dans des gros blocs posés sur du sable mou. C'est très spécial.
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On abandonne le
puits d'Amazmaz, et on continue jusqu'à un col. Vue magnifique en lumières du
soir sur une oasis verdoyante. Palmiers et pâturages, petit cordon à franchir avant de l'atteindre.
Plantages. Belle lumière du soir.
Villageois et gamins sympas. Ils nous emmènent au puits. On remplit la douche de Pascal, séance photos et vidéo. Rigolades.
C'est le village de
Tenemrouret. Constructions en pierres sèches. Carrées ou rondes. Super bien
faites. Toits en palme. Mais gens pauvres. Peu de cultures dans cette région minérale. Dattiers et élevages.
Bivouac à quelques kilomètres plus loin au calme. On est archi crevé (Jacques et moi) et on est sans nouvelles des tourtereaux
qui ont rapidement disparus sous la couette.
Des femmes arrivent à pied du village alors que la nuit est déjà bien noire pour nous vendre des bricoles. Elles restent
poliment à 20m et nous appelle doucement. La manœuvre dure ½ h. On y va avant de se coucher et on achète un bol en bois pour
dire de donner quelque chose. Elles sont ravies souriantes et gentilles et nous donnent un petit cadeau (pierre polie).
jeudi 27 octobre
Les gens du village arrivent peu à peu autour de notre campement. Calmes, curieux et gentils. L'instituteur vient discuter. Je
lui donne une carte d'Afrique pour son école. Karine lui donne des stylos.
On part et traverse des villages et oasis. Les puits sont construits sur des rochers. Enfants, écoliers, jeunes femmes avec leur
bébé et tous essayent de vendre leur pacotille. Pascal et Karine achètent une calebasse.
El Meddah,
Le Gleitat...
Dans la traversée d'
El Gleitat, des gens abrutis de chaleur dorment à l'ombre dans le passage :
Il faut manœuvrer pour les éviter.
La vallée de sable se perd peu à peu dans la caillasse.
À midi on arrive en haut de la célèbre
passe de Tifoujar. Beau décor de western. Belle descente.
Belle remontée de Pascal qui ne comprend pas que j'ai pu préférer orienter le parcours pour la descendre.
Bel acacias. Belles ombres pour manger. Belle caravane pour le dessert. Belle gorge pour sortir.
Il fait toujours aussi chaud. Bifurcation pour
Toungad. Les villages sont sales et écrasés de
chaleur.
Oujeft : Gros village avec des maisons en pierres éparpillées sur une colline de pierres et de
sable. On cherche par où monter, puis on cherche du pain.
On trouve après de long détours une rue ensablée avec de nombreuses épiceries. Vendant toute la même chose, elles sont en plus
toutes dans la même rue !
On commence une boucle pour
Timinit. On choisit le plateau à l'aller. La piste est très peu
fréquentée, on la perd plusieurs fois.
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On finit par une belle passe empierrée pour descendre sur
Timinit dans son oued ensablé.
On aimerait aller à
Berbera, belles oasis décrite dans les livres. On nous indique de suivre la
piste au bord de l'oued : coup de frein tardif pour éviter d'arracher un fil de cuivre délimitant une improbable propriété. Des
gars nous montrent la piste caillasse sur le bord complètement pourave. Bivouac dans l'oued.
vendredi 28 octobre
Finalement on renonce à
Berbera. Je trouve la piste cailloux trop dure, même pour des
Lands ! Déception chez les tourtereaux qui se voyaient déjà dans l'eau claire de leur photo. On repart dans l'autre sens. On
longe l'
oued Timinit, on est arrêtés par des Mauritaniens en 4x4 qui
ont crevé sans rechange. Ils nous supplient de les dépanner, car ils attendent des clients d'agence et vont rater leur contrat
...
Pascal se laisse attendrir, et tente leur éducation : il veut bien donner une chambre à des Mauritaniens, mais à condition qu'à
la prochaine occasion, ils rendent la pareille à des européens en difficultés. C'est promis !
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On rejoint
Faraoun. Séance au puits. On remplit la douche. Les gamins et les gens nous
entourent. Sympas. Photos vidéo. Émeute lorsque je donne un paquet de bonbons à un adulte pour qu'il les distribue aux
enfants.
Puis direction de l '
oasis de
Hnouk, en remplacement de
Berbera. Piste de sable et caillasses. Les réserves de gasoil baissent, finalement demi-tour on
joue la prudence.
Après
Faraoun, on regagne le plateau par une grande passe ensablée assez sportive à remonter.
Plantages. Treuil. Pas facile. Sable mou. Une faible trace qu'on a du mal à ne pas perdre.
Au sommet, on découvre une superbe piste lisse est bien entretenue. Piquenique vers une belle ombre, proche de cultures. On
repart. À la bifurcation de
Mareith, je questionne en vain nos tourtereaux. Le projet visait
Ntergent mais l'envie a fondu.
On abandonne. On décide d'aller passer la nuit à
Terjit. On retourne à
Oujeft pour prendre la belle
passe de N'Tourvine, sur une jolie
piste entretenue.
Arrivé à
Terjit, on découvre un parking à l'entrée, les voitures ne sont pas les bienvenues. On
les pose à l'entrée et on part avec des balluchons pour le camping. Nuit à l'auberge de l'oasis.
Cette oasis vit au rythme des charters, et donc le vendredi soir, on la découvre déserte, splendide et reposante. Demain, ce
sera autre chose...
En fait on dort sous des Kaïma, tente traditionnelle. Baignade (quel délice !) dans un réservoir en béton alimenté par la
source. L'eau coule partout, c'est vraiment un petit paradis surtout qu'on est seuls à part trois personnes qu'on ne voit
pas.
Il y a sur nos têtes des stalactites qui ruissellent d'eau pure et fraîche.
On prend le repas assis par terre (spaghetti légumes poulet très bon. Ananas en boîte)
les gars du campement sont bien sympas, et viennent discuter avec nous.
samedi 29 octobre
Matinée relaxe. Petit déjeuner sur notre tapis. On décide d'abandonner la montée au
Guelb er Richat, trop longue, trop caillouteuse, et le retour sur
Aratane, qui suppose d'aller jusqu'à
Oualata et
Néma.
On lâche les cailloux et les dunes pour la lessive : les tourtereaux sont de nouveau tout sales ... ils souhaitent une matinée
de lessive / repos.
On prend l'eau dans un petit ruisseau propre et on rejette l'eau sale dans un endroit prévu pour ça. Et on voit débarquer des
dizaines de marcheurs avec guide.
Le coin de paradis est complètement envahi. Heureusement qu'on est arrivé hier, on ne serait pas restés s'il y avait eu cette
affluence. À éviter absolument les jours d'arrivée ou départ de charters sur
Atar.
On quitte l'oasis avant midi. Repas avant
Atar pour faire sécher notre linge. Chaleur et vent.
Superbes étendages entre les deux voitures. Pascal est angoissé dans son nouveau job de pince à linge.
Il y a du réseau. J'envoie des SMS. J'ai des nouvelles de tout le monde et peux même souhaiter l'anniversaire de Mélodie qui est
à Chamonix.
Atar. Ville où arrivent tous les touristes par avion et début des circuits. Décevant et sale. On
sent qu'on est attendu comme des pigeons.
On fait des courses, du change et de l'eau (difficilement dans un hôtel), du gasoil et on se casse. Bivouac à
Azougui, 15 km au NE d'
Atar. On s'installe sur une belle bosse
de sable adossée à la falaise.
Dans un calme olympien, on perçoit un bruit de moteur, caractéristique d'un plantage. Inquiétude, car on est un peu en vue. Je
fourrage le décor aux jumelles, et découvre un land d'avant-guerre qui taffure dans les bosquets à la recherche de bois à
brûler. Ouf !
dimanche 30 octobre
Bonne nuit. Un petit vent frais. Pas de bestioles énervantes. Route en direction de
Chinguetti.
Roulant. On croise dans des nuages de poussière les voitures d'agence.
Passe de Nouatil. Belle montée taillée dans la montagne mais la montagne continue à tomber et
détériore déjà la route toute neuve. Arrêt. On domine les différents paliers et la
passe d'Amojar qui sort d'un magnifique canyon.
Le gardien du site nous dit qu'il faut payer pour passer. Très sympa, il nous détaille le site qui a sûrement de la parenté avec
le grand canyon.
Pascal regrette d'être monté par le goudron : il aurait voulu en découdre avec les célèbres marches d'escalier de la
passe d'Amojar. Si je ne lui avais pas dit qu'il y avait cette passe, il ne lui aurait sans
doute rien manqué. Ah ! le bonheur est parfois compliqué !
Montagne décor de cailloux noirs. Un peu de végétation. Arrivée à
Chinguetti. Ville endormie.
Chaleur de ramadan
Quelques « guides » et vendeurs d'artisanat nous abordent. On arrive à s'en défaire et on est erre dans cette ville en
ruines...
Belle place de sable avec quelques bistrots.
Visite d'une bibliothèque avec un gars de la famille qui nous explique très bien et d'une voix calme l'âge et l'origine des
manuscrits et du boulot qui reste à faire pour les réhabiliter. Petit musée d'objets usuels.
Mosquée de la vieille ville restaurée mais dans l'ensemble la vieille ville s'effondre.
Coca et couscous dans un petit restau à l'ombre de l'acacia de la place inondée de soleil et de chaleur. Sympa.
Départ vers trois heures en direction
Tidjikja. Petite piste discrète, pas facile à trouver. Une
belle piste nous embarque sur
Mareith. On rebrousse pour chercher la direction.
Il faut se rendre à l'évidence, il n'y a de nouveau que quelques traces sur cette piste mythique. Après quelques caillasses, on
trouve du sable en petites dunes de 2 m. Il faut dégonfler.
Je pointe le bivouac de Jean-Paul en 2002 : on voit les limites d'engagement quand on est seul ... car le passage n'est pas très
sévère.
Monts Zarga au coucher du soleil. Bivouac peu après, derrière une dune de 4m. Plusieurs
nomades sous Kaïma aux alentours.
lundi 31 octobre
On roule, on roule, toute la journée. Piste de cailloux noirs, puis quelques petits ergs orange.
Cratère de la météorite d'Aléoul. Désolé.
Passe de Lebchir, entaille au bull dans un éboulis. On prend pied sur un plateau, et la vue est
dégagée. Lecture à haute voix de l'histoire de la météorite de Monod par Karine.
La piste et les paysages n'ont que peu d'intérêt. Quelques dunes éparses agrémentent l'horizon. Pascal ne résiste pas à l'appel
du sable, et courre se planter sur un petit col : p'ti coup de treuil.
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Il évite (?) de peu le ridicule car nous croisons aussitôt 2 Toys d'agence, les seuls rencontrés sur tout le trajet
Chinguetti Tidjikja.
On fait un détour par
Aïn Çerfa, pour voir. L'oasis, enfouie dans un canyon, est belle, surtout
par le contraste qu'elle offre par rapport au village désolé sur le plateau.
Discussion avec l'instit' qui est malade. Il nous conseille de rebrousser chemin pour rejoindre la piste, ce que je ne fais pas.
Je m'enchorbatte dans des mous d'enfer, dont je ne sors que par la chance.
Le sable s'installe, d'abord en barkanes labyrintheuses, puis en moutonnement infini. Bivouac dans la végétation aux alentours
d'
Hassi Legleïa. Quelques arbustes environnants ont une odeur de la famille des jasmins et
attirent les oiseaux. Visite d'un chibani qui a entendu les moteurs entrer dans sa propriété.
mardi 1 novembre
Départ facile, un peu d'herbe sur du sable, la piste se résume à 2 traces de roues dans du sable dur. On découvre un panorama
superbe sur l'
oued El Khatt, sables et herbe verte, belle lumière, mais trop compliqué pour les
APN naissants de cette époque.
Nous sommes au bord d'un grand amphithéâtre de sable dont les dunes du fond ressemblent à un édredon surpiqué. Jamais vu autant
d'herbe dans le désert.
On traverse l'édredon et on découvre les bords de l'oued ourlés de dunes de 50m. On grimpe dessus, à pied. Joli moment de
détente, le paysage évolue très bien. Je suis content d'avoir choisi le sens Nord Sud, car si ça commence triste, ça s'améliore
vraiment.
Pascal nous fait le canard. L'
oued El Khatt s'enfui plein Est, et nous prenons Sud par la
branche de l'
oued Rachid. C'était déjà beau, mais ça s'améliore encore.
Nous sommes au milieu d'un oued quasi plat orné de centaines d'acacias très verts. Nous roulons dans la trace de la dernière
eau, qui date au max d'un an, et les berges droite et gauche se disputent pour accueillir soit des rangées de grands arbres,
soit des dunes orange écornées par les derniers flots.
Le lit de l'oued est couvert par endroit d'une couche d'argile séché qui a éclaté au soleil, et imite la garniture de ces
gâteaux au chocolat, tendres dont la surface croustille et se recroqueville. Le temps est très beau, la température idéale ...
Nombreux puits, peu profonds (4m.). Vers
Hassi Deja, rencontre avec un berger, sa femme et sa
fille. Il abreuve ses chèvres. La scène est belle, mais il s'excite à la vue des appareils photos.
Cadeau cado cado ! Pour le calmer, et comme je n'ai pas plus confiance en lui que lui en moi, je mets une chemise sous le coude
pour qu'il voie la récompense, et me fais toute la séance photo avec un coude collé au corps ...
Mais ça marche, pour les photos et le bonhomme. La fille, jeune, est terrorisée.
Guelta de Taoujafet. Très beau décor : une marche de rochers noir corbeau de 20m. barre le lit
de l'oued, créant une cascade. L'eau vert pale est enserrée par deux falaises ocre rouge dont la couleur contraste avec les
nombreux palmiers qui poussent au pied. Les dalles sont polies et brûlante.
La baignade est obligatoire : on perd pied. Je manque même de perdre mes sandales dans la boue suceuse du bord. Trois gars sont
là, sympas. 3 petites pointes de flèche en cadeau. On leur donne quelque nourriture qu'ils mettent de côté à cause du
ramadan.
Il faut escalader la berge avec les Lands, puis on longe l'oued pour revenir y piqueniquer sous une belle ombre. Un couple âgé
nomadise, et nous offre des courgettes : nous sortons volontiers les cadeaux.
Nous reprenons l'oued qui est maintenant large et dégagé, j'ai le caméscope à la portière quand le sable s'effondre sous les 2
roues gauche du Land : panique, je crois que nous allons nous coucher sur les portes, et je n'ai qu'une main pour conduire.
L'eau n'est pas loin, et le Land a pris 30 degrés d'un coup. P'ti coup de treuil.
Peu avant le
village de Rachid, à l'ombre d'une « forêt », rencontre avec une belle qui vend de
jolis petits paniers. Photos complaisantes.
Rachid est à un verrou sur l'oued, une sorte de cluse si nous étions dans le Jura. Il faut
quitter le sable et grimper dans des rues caillouteuses et très inclinées.
Il y a sans doute 300 habitants, dont 200 gamins très excités. Bon accueil, gens très ouverts, quelques commerces et une maison
de l'artisanat. Mais grande frustration pour les photographes qui ne peuvent œuvrer sans invectives. La vue du sommet du village
est sensationnelle, et on ne peut choisir entre le Nord et le Sud.
Achat de petits paniers. 2 pistes nous offrent le choix entre plateau et sable. Les habitants nous parlent de barrages dans
l'oued, on prend plateau, et on se perd.
Après 15 km, on redescend en jardinant dans l'oued qui est toujours aussi beau. Vers
El Aouetat,
le sable est plus mou, et je n'ai que quelques secondes pour décider entre droite et gauche : mauvaise pioche, je prends à
gauche et parts pour le tour complet de la palmeraie. Au passage, une agence à touriste prépare un campement avec des Kaïmas qui
font bien envie. On jardine dans le sable d'abord, puis dans des rochers coupants comme de la lave : 1ère courte en trial pour
rejoindre la piste.
Très beau mélanges d'arbustes vert tendre (Euphorbia balsamifera) et de rochers noir profond. Dès le retour sur la piste,
bivouac de bonheur (cette orthographe, choisie par le soft de reconnaissance vocale de mon dictaphone, convient bien mieux que
l'originale « bonne heure »). Karine n'est pas bien.
mercredi 2 novembre
Tidjikja, capitale du
Tagant. Petite ville, rue poussiéreuse,
marché tout au long des ruelles, tenue par des femmes. On peut acheter des mandarines et du pain...
Gens sympas et gais mais peu de produits frais à part des pommes de terre, des oignons et quelques courgettes. Change et gasoil.
On a encore des scrupules avec les documents de change, et on emmerde copieusement le banquier pour un papier complètement
inutile. Il obtempère gentiment, mais pas très rapidement.
Ville plus animée que les villages endormis traversés ces derniers jours.
Direction la
guelta de Matmata par le goudron sur 140 km. Puis piste d'environ 20 km à partir de
N'Beïka.
Départ pénible à trouver (encore un de ces points inventés sur carte de Cyril Ribas et recopiés avec une bêche !) Piste variée,
grandes étendues d'eau, sable, mini forêt de Calotropis. Cailloux noirs...
Village de
Matmata construit dans les rocher set avec une belle palmeraie à côté. On croise dans
la montée des Morzinois qui sont émus par nos plaques. Je double leur émotion en leur disant que je m'appelle Taberlet. (Martine
les reverra sur les pistes dans l'hivers). Les points GPS sont farfelus, et on jardine pas mal.
On charge un gosse qui dit oui à toutes les questions, pourvu qu'il reste dans la voiture ... On le vire car autrement on y
serait encore. Je fini par trouver la descente sur une dalle impressionnante en voiture. On finit 200m. À pied avec des singes
en fuite tout le long du parcours.
Guelta superbe, falaise, sable, rochers noirs. À couper le souffle. On s'installe pour le guet des crocos, Martine et moi sur
une banquette au sommet de la falaise, à 20m. en surplomb au-dessus de l'eau.
Des crocodiles : on aperçoit le dos de l'un d'eux le soir. On reste un grand moment en contemplation au coucher du soleil.
Pascal descend au fond, et se balade sur le sable à travers les traces de crocos. Très joli bivouac non loin de là.
jeudi 3 novembre
Je retourne à la guelta le matin (de bonheur, comme dirait Dragon Natural Speaking ...), seul car les autres n'y croient plus.
Grand moment. La guelta est à moi seul : les crocos choisissent mon hypothèse et, après la nuit froide, rien de tel que les
rayons du soleil pour se réchauffer. Deux sortent quasi en même temps sur le sable.
On traîne. Pascal a crevé. Retour au goudron et direction nord en direction de
Tidjikja.
Aïd el-Fitr, fin du ramadan. Ça va être la fête dans le pays.
La piste pour la
passe de Néga part 15 km avant
Tidjikja plein
Est. J'ai un tracklog précis, la confirmation nous est donnée par un gars du village qui nous dit qu'on va trouver du sable et
des oreilles. (calotropis)
Beaucoup de troupeaux de chèvres de chameau et des retenues d'eau. Piste cailloux ou sable comme d'hab. Village plus animé sans
doute à cause de la fin du ramadan.
Beaux petits arbres en fleurs roses (Pachypodium ou baobabs chacals). Un jour, j'ai mis cette photo sur le net et me suis fait
engueuler par un scientifique grognon car j'avais dit baobab chacal qui n'est que le nom vulgaire, mais surtout pas de la
famille des baobabs : alors faites gaffe à ce que vous dites. Beaucoup de cram cram (Cenchrus biflorus, na na nère ...). Piste
compliquée, changeante et variée.
Des épaulements rocheux pénibles à franchir nous obligent à de nombreux méandres. Un peu de reliefs. Quelques descentes de
torrents ... et de grandes plaines plates et roulantes.
Le décor austère au début, s'anime lentement. La palette de couleur s'élargit, la lumière de l'après-midi en rajoute encore un
peu. On traverse
el Ghediya sans voir âme qui vive. Le bled est passablement en ruine.
Chacun profite du calme du crépuscule. J'observe au loin, depuis une hauteur, des chameliers qui rassemblent leurs bêtes avec
peine. Pascal sort un boulon de 15 de son pneu : il est sûr d'avoir été piégé par des gosses de
Tidjikja pendant qu'on était en ville. Et Martine révise son guide.
Bivouac un peu plus loin, à 20 km de la
passe de Néga, cachés dans les rochers contre la
montagne. Le vert tendre persiste, et le noir a cédé la place à des ocres caramel. Des pitons tabulaires encombrent la plaine,
belle au coucher du soleil.
vendredi 4 novembre
La grande plaine encombrée continue, puis s'approche de rochers. On surplombe la passe, immense zone en cuvette. J'ai encore
choisi la facilité : nous sommes à la descente.
Piste très compliquée par moment à flanc d'oueds sableux et mous, parsemés de cailloux. Beau point de vue de la passe. Grande
dépression de sable avec végétation cette année. Descente de près de 300 mètres avec des montagnes noires au fond.
Belle ambiance. La piste est très peu fréquentée, le goudron attire les locaux, et il ne reste que les fous nostalgiques pour
venir par là. Tant mieux ! On savoure le passage : photos et vidéo à gogo.
⏯️
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Il est clair que lors de la montée du rallye Paris Dakar, ça doit être différent.
On croise un gros Toy local qui remonte, ce sera le seul véhicule rencontré.
Le cheminement est sophistiqué, et évite habilement les montagnes. On ne devine rien d'avance.
On débouche sur un petit village derrière la
Gara Dekhène. Une marre artificielle attire les
troupeaux.
Décor magnifiques, quelqu'un a trié le sable blanc du rose, et en a fait de grands tas juxtaposés. La descente est finie, nous
sommes au sahel une année où les pluies ont été bonnes. Quelle beauté ! Il fait chaud, la prairie est verte, le sable est encore
présent, les troupeaux paissent avec nonchalance.
Errances vers
Boumdeïd, arrivée à
Kiffa sur la route de l'espoir
entre
Nouakchott et
Néma.
Ville moche et sale (on pense au Yémen). Gens peu sympas, limite agressifs. On fait les courses et on se sauve. À la sortie de
la ville, un 4x4 local nous rattrape, nous demande où on va. Pas de réponse. Il nous escorte à distance. On s'inquiète. On fonce
sans s'arrêter, sur la piste en direction de la frontière du Mali.
Début de psychose. Après
Kourbudjél, on s'écarte longuement de la piste, vers l'Ouest. On se
cache vraiment. La nuit tombe, et le défilé commence. À cause des zoulous à la sortie de
Kiffa et la proximité de la frontière, je ne suis pas tranquille. On éteint à chaque passage de
phares. Il passe au moins 10 bagnoles en 2h. Du jamais vu ! La zone est réputée peu sûre à cause des trafiquants.
samedi 5 novembre
On reprend la piste direction d'
Hamoud, le dernier village sur la frontière. Végétation
sahélienne, grande herbes. Les villages ont changé. Les tentes n'ont plus la même forme.
On traverse
Kankossa avec prudence, cherchant les autorités pour ne pas rater les formalités de
sortie, puis vers
Waringuel on débouche sur des étangs magnifiques, couverts de nénuphars. Il y
a là tout un petit peuple attiré par l'eau et très sympa. L'ambiance a complètement changé depuis
Néga, la végétation s'est faite belle pour notre arrivée au Sahel.
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Photos de nénuphars dans un marigot qui se terminent avec tous les gamins du village.
La psychose d'hier soir me poussait à fuir en avant, cette pose photo nous remet d'aplomb.
les gens sont sympas, rien à voir avec
Kiffa. Ils ne réclamant rien, les femmes acceptent les
photos, les hommes discutent.
Sinon tout le long de la piste dans les villages les gamins crient cadeau cadeau, comme un jeu.
Arrivée à
Hamoud. Un petit bled aux cases dispersées. On cherche à faire les formalités de
sortie... Un drapeau dénonce de loin 3 gars avachis.
En voyant que nous sommes français, ils nous apprennent que chez nous rien ne va plus : les banlieues sont en flammes.
Pour peu, ils nous proposeraient l'asile politique. Ils regardent mollement les trois passeports que nous leur tendons sans
qu'ils ne les demandent (Puthod doit se voiler la face) et nous disent d'y aller... Pas de tampon, rien de rien ...