samedi 26 octobre
Petit déj. extrêmement agréable. Le bar d'hier soir s'est métamorphosé en buffet. La fée d'
Agadez
a déposé du pain frais et des croissants sur les tables : ça commence bien ! Le soleil matinal nous réchauffe. Visite d'
Agadez. Warta nous fait visiter son bureau,
Abal voyages, et Raïcha sa boutique,
Boutkou, dans le même bâtiment, quasiment au pied de la mosquée. Repas de fête chez Warta.
Raïcha a mis les petits plats dans les grands... Christian a apporté en cadeau un magnifique portrait de Warta et Raïcha pris
lors de leur visite à Saint-Pourçain. En fin d'après-midi, visite de la mosquée. Un chasse touriste particulièrement désagréable
nous colle. Son surnom est "Le Long", facile à choisir puisqu'il dépasse largement les 2m. Warta nous demande de nous méfier de
lui, car il a déjà été en tôle quelques fois.
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On visite le minaret, assez impressionnant car le bâtiment a quelques centaines d'années, et qu'il faut se faufiler à croupis
dans plusieurs endroits. La sortie au sommet est épique, car nous sommes 4 dans une place faite pour 1/2.
Vue superbe sur la ville. Apéro ensuite à Hôtel de l'Aïr, juste à côté. Leila, la fille cadette (pour l'instant...) de Warta et
Raïcha s'est prise d'affection pour Yves, et ne le quitte plus. Soirée dans l'
oued Teloua où
l'on nous sert un délicieux ragout.
2ème petit déj. toujours aussi agréable. Dans la lumière du matin, 3 femmes passent dans l'oued avec des ballots d'herbe sur les
têtes. Les photographes ont une montée d'adrénaline. Visite du souk. Nous demandons à Raïcha de nous aider à changer nos housses
de matelas qui ont souffert au
Bagzane. Vite fait, bien fait. Christian emprunte une paire de
skis en vente sur le marché (!?) et braille en demandant le tire-fesse. Repas chez Bibie, dans son restau. Tellement bien que
nous visitons illico la salle de sieste, encore mieux. Christian souhaitait rencontrer Bibie pour élargir son
enquête. 20 ans auparavant une jeune fille de
Saint-Pourçain recontrât un jeune
Touareg. Un enfant naquit. Les Français refusèrent le mariage, et la trace de ce touareg fut perdue. Mais Christian appris
récemment que la famille de ce jeune (de l'époque) était connue à
Agadez. Il se donna mission
d'approfondir ce mystère sur place, et de rapporter les fruits de ses investigations à
Saint-Pourçain. Le jeune est mort quelques années après son idylle, dans un accident de voiture
sur la route de
Niamey.
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On commence à pousser Warta à repartir. Tout le monde insiste pour que Raïcha nous accompagne, mais elle reste intraitable, et
veut rester près de Sidi. On fait le marché et les pleins. Repas d'adieu chez Warta. Papé joue au maitre d'école en passant
devant le tableau noir de Marie, la fille ainée de Warta.
Il reste encore pleins de problèmes sur le Toy de Warta, on change de batterie au dernier moment. Hibrahim, un ancien guide de
l'armée française et fin connaisseur du Kaouar nous accompagne. Embrassades et départ par le Sud en direction du site de
dinosaures de
Taouachi.
Après quelques hésitations entre la route de
Zinder ou de
Tahoua, on choisit
Zinder. Jean-Paul et Sylviane nous
accompagnent, en principe jusqu'en
Algérie. Bivouac en contre-bas de la route.
mardi 29 octobre
On fait équipe avec Jean-Paul et Sylviane, mais quelques différences surgissent. Alors que nous passons du temps au repas du
soir à discuter et rigoler, eux sautent dans le camion après un repas frugal. On se dit que les choses vont évoluer.
La piste est modeste et poussiéreuse. On rencontre de nombreux et immenses troupeaux Peuls. Arrivée à
Taouachi. Le site est tenu par un passionné qui a participé il y a quelques années à la
découverte par les Américains d'un immense crocodile de 12m.
Il a découvert lui-même ce site et essaie de le valoriser en mettant en pratique ce qu'il a appris des scientifiques qu'il a
fréquenté. C'est rustique, mais impressionnant. Pendant la visite, je découvre une bestiole bizarre. Je la prends en photo, puis
essaie de la faire bouger avec le pied (en sandale). Hibrahim qui me voit pousse des hurlements de terreur, car cette bête est
mortelle, elle tue un chameau en 1 minute ! Emotion.
Il la tue avec des pierres, et on voit clairement que la bête est vigousse et teigneuse, et que sa dentition n'est pas
simplement décorative.
Sur le chemin du retour, nous croisons encore d'immenses troupeaux Peuls. Je passe à la hauteur d'un berger qui porte un chapeau
magnifique. Je le négocie avec prudence, mais à voir le sourire du gars, je conclue sans remords. À l'arrivée sur le goudron de
Zinder que nous devons traverser, on retrouve de splendides troupeaux, accompagnés de familles
et de tout leur paquetage.
Piquenique. Jean-Paul et Sylviane s'atablent avec nous, et nous annoncent rapidement qu'ils renoncent au groupe et rentrent par
In Guezam -
Tamanrasset. Je crains que le volet financier qui
n'a pas été abordé ne les effraient, et ils me diront plus tard en France avoir senti des tensions dans ce groupe, et n'avoir
rien à partager avec Raymond qui leur avouait que les dinosaures ne l'intéressaient pas, mais qu'il suivait le groupe.
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On reprend notre périple. En pleine pampa, Warta suggère l'achat d'un mouton. Ok. Il négocie, et embarque la bête comme passager
avant du Toy. Toujours la même parade à l'absence de frigo. Le paysage en direction de
Gadoufaoua puis du
Termit, est morne et répétitif.
On passe à la Gara percée, caillou dressé de 2m au milieu de la plaine.
Ce soir, Yves fête ses 67 ans. Il choisit le bivouac lui-même, et Raymond découvre alors que son réservoir d'eau est percé. Il
va démonter entièrement son paquetage pour voir les dégâts, et tenter d'y remédier : une soudure a lâché.
mercredi 30 octobre
Plantage de Raymond dès le départ. Passage au puits d'
Imilan. Le vent de sable se lève. Un peu
d'archéo dans les parages. On soulève une meule et une putain de scorpion s'échappe toutes pinces au vent.
Rencontre avec une vieille (?) femme sous sa tente misérable, complètement isolée. Hésitations du guide, et pour finir arrivée à
Gadoufaoua. Site impressionnant Les dorsales de dinosaures sont alignées toutes dans le même
sens. Une bête tous les 100m. À perte de vue.
Tout est exposé à l'érosion, et dans quelques années tout ce que l'on voit aujourd'hui sera mangé par les grains de sable, mais
que faire devant cette immensité ? Un peu plus loin, on passe devant des troncs d'arbres entier pétrifiés, sans savoir si nous
sommes à la même époque.
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On continue. Nous restons en arrière pour filmer, et de loin, on constate une certaine agitation en tête de colonne. En
s'approchant, on remarque une gazelle qui courre éperdument devant les Toys d'Yves et de Warta. La gazelle nous vient droit
dessus, puis fait volteface. Martine a juste le temps de filmer Araly en train de l'agripper par les cornes.
La pauvre bête est à bout. Pascal est au bord des larmes pendant qu'Ibrahim jubile en sortant l'opinel ! Michèle qui a été aux
premières loges, est effondrée. Vive discussion entre pour et contre.
Le consensus ne se fait que parce que la gazelle est déjà condamnée : elle ne pourra pas se remettre de sa course, et si on la
laisse, elle mourra quand même, plus lentement. Pascal nous menace de nous foncer dedans si on recommence.
Le festin n'est pas partagé, il y a ceux qui en mangent et les autres. Même si je ne fais pas vraiment parti de ceux qui les
tuent, je fais résolument parti de ceux qui en mangent. Bivouac.
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jeudi 31 octobre
Passage dans la zone d'
Egarou, sorte de wadi arboré dans cette immensité de sable stérile. Warta
se plante un peu, et les Lands proposent de passer devant. On s'amuse un peu, et sur un regroupement avant l'obstacle, Warta,
mais encore plus Ibrahim refusent le champ de dunes qui s'offre à nous.
Contestation de nouveau, mais les camps ont changé. Il faudra contourner l'obstacle et abandonner, car comment se fixer
rendez-vous de l'autre côté, quand les uns fonctionnent aux GPS et les autres à la tradition.
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On se rapproche du
Termit, et on rencontre un chamelier qui accompagne 4 bêtes. Nos voitures
effraient terriblement les chameaux, et il est impossible, d'approcher. Même à pied, le chamelier nous repousse, préférant
manifestement le calme à la rencontre.
Bivouac. Je ramasse dans les environs un œuf d'autruche que je crois complet. Hélas, à l'assemblage, il manque quelques
morceaux.
vendredi 1 novembre
Arrivée au
Termit. on commence à recherche le
puits de Termit au
Nord. Rien. On reprend le Sud, et rapidement on double une caravane immense, à l'arrêt. On passe à l'écart, sans contact. On
découvre que les Touaregs qui nous guident et les Toubous de la caravane ne se fréquentent qu'en cas de nécessité...
On arrive au
puits de Termit. Au début, personne. Puis des jeunes doublés depuis peu arrivent à
brides abattues, créant un peu d'émoi tant que nous ne connaissons pas leurs intentions. L'arrivée est cependant très belle, car
ils ont beaucoup d'allure. Deux vieux surgis de nulle part adoucissent un peu la rencontre. Peu de contacts cependant, nous à
cause de la langue, et les Touaregs par manque de nécessité.
Une femme toute habillée de rouge (même son délou est en plastique rouge !) venue abreuver ses ânes, cède la place aux nouveaux
arrivant sans discuter. Cette hiérarchie semble bien établie. On va admirer cette femme en rouge qui se démène seule avec son
troupeau indiscipliné et les maraudeurs alentour tout en tirant son délou de 20kg. Warta exprime son désaccord sur l'anneau de
narine en or que toutes les femmes arborent fièrement. Il dit que pour lui c'est réservé au bétail...
Quand vient notre tour, (nous étions les premiers arrivés), on ravitaille. C'est moi qui sors le seau et la corde, nos Touaregs
n'y ont pas pensé ! On va tenter de pénétrer un peu dans ce massif austère, puisque j'ai une légère frustration depuis mon
passage ici avec Puthod en 2001. On avise un oued qui semble s'enfiler, mais peine perdue, ce n'est qu'une rigole à flanc de
montagne qui nous permet de voir que le massif, ici en tout cas est bien compact. piquenique à l'ombre avant de redescendre.
Quelques escarpements qui se prolongent vers l'Ouest nous écartent temporairement du massif. On descend dans une grande plaine
que l'on prend par le travers, et Hibrahim, très fier, nous montre la
Gara penchée.
En retrouvant le massif, on cherche le
puits de Dougoulé. J'avais scanné les cartes de Puthod
pendant l'été 2001, mais il n'avait pas celle du sud du
Termit, je n'ai donc pas de point
précis. On jardine un peu, on voit quelques habitants, mais on ne trouve pas de puits. Dommage.
Plus au Sud, on trouve un puits hors cartes. Un chamelier splendide fini son ravitaillement et sa toilette, et on apprend par
nos interprètes que nous sommes à
Heni Heni.
La piste se forme, et nous roulons maintenant confortablement au pied de la falaise qui en a profité pour prendre de l'altitude
: Les paysages sont beaucoup plus attirants.
On arrive dans une de ces friches coloniales qui soulignent les différences d'intérêts entre l'
Europe
et l'
Afrique. Un aéroport complet, avec pistes et bâtiments, mais ravagé. Nous sommes à
Kaoboul.
Une base aérienne a été installée là pour la lutte contre les sauterelles, et a permis pendant les belles années du DDT
d'asperger les zones de reproduction. Un puits est en bout de piste. Le village voisin nous a repérés, et débarque au complet.
Belle brochette de femmes multicolores qui virevoltent devant les pèlotos.
Warta désapprouve à cause des anneaux dans une narine...
Le temps presse, je me retrouve en fin de pèloton, et nous sautons le
puits de Dalé que j'avais
improprement appelé
Kaoboul en 2001 Toute la bande file à vive allure en direction d'
Agadem. Le touf touf s'installe doucement, mais surement. Bivouac dans une flaque de sable au milieu de ces touffes d'herbe qui
rendent le voyage si désagréable.
samedi 2 novembre
On se remet en route sur ce touf touf de merde. Le Toy de Warta est au ralenti complet. Au début, chacun reste poliment
derrière.
Dans la matinée quelques-uns font des écarts photos. Christian en profite pour perdre son bouchon de réservoir principal et
rouler plusieurs heures comme ça. Quand il s'en aperçoit, c'est trop tard : il a bouffé du sable. Il va le payer.
Au milieu de l'après-midi, Yves qui n'en peut plus d'attendre me harcèle pour accélérer. Je temporise encore un peu, mais sans
autre solution, je me décale et double. Tout le monde emboite le pas, sauf Warta. On le perd de vue.
Le Kaouar est en vue, et à 10km de l'arrivée, j'attends pour le regroupement. Le dernier Toy arrive enfin, et on voit
qu'Hibrahim est vraiment choqué de s'être fait larguer. On se remet en ordre pour l'entrée en ville", le guide devant, les
monchus derrière... On cache le bivouac contre une colline légèrement au Sud d'
Agadem.