Tour du Ténéré - Automne 2002 - Aïr - 2 / 6
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Chapitres :   Djanet   -   Temet   -   Iférouane   -   Chiriet   -   Arakao   -   Assodé   -   Timia   -   Bagzane   -   Agadez   -   Taouachi   -   Termit   -   Agadem   -   Bilma   -   Djado   -   Retour

vendredi 11 octobre.
Départ vers huit heures, direction Temet. Sable sans difficulté, toujours plat. Arrêt à la pointe Berliet, aussi impressionnante qu'un œuf sur le plat ! Arrêt plus loin pour chiner les cailloux : belles pointes de flèches et jolis bifaces en jaspe vert. Peu avant l'Adrar Bous, belle poterie presque intacte. piquenique dans l'Adrar bous, dans une zone de grands acacias, avec de belles ombres.
Pointes de Raymond Poterie avant l'Adrar Bous Belle ombre dans l'Adrar Bous Récolte d'Yves
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Temet
 
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Arrivée dans la passe de Temet vers 15h 30. Jacques Christian Pascal et Yves partent faire l'ascension de la grande dune Nord. Emotion, car Yves sort d'une intervention sur les coronaires après un léger problème, et tout le monde lui déconseille cet effort sous cette chaleur.

Il insiste. Je reste à l'ombre avec les autres. On essaie de cacher le bivouac un peu plus loin dans la passe. Les quatrequatreux du groupe se défient sur les dunes alentour. Ciel étoilé après les passages nuageux de l'après-midi.
Christian sur la dune Nord de Temet Dernière photo argentique Belle brochette de copains La grande dune Sud Arabesques

samedi 12 octobre
dans la passe de Temet passe de Temet, Nord passe de Temet, Nord massif d'Ihouilen
Debout 6 h 20 comme d'habitude. Lever du soleil, belles lumières. Départ de Temet dans le but de trouver la piste indiquée par Warta pour rejoindre Iférouane. Je pars plein Ouest contre le Gréboun, pensant d'après la vue d'en haut des dunes que le corridor se prolongeait au Sud.
Tchi-n-Acheroua
Tchi-n-Acheroua
Les traces (maigres) nous conduisent dans un premier oued superbe dans les falaises et se terminent en cul-de-sac dans un canyon vers le puits de Tchi-n-Acheroua. On recule et Christian découvre l'absence du bouchon de réservoir d'eau. Difficile cette fois de parler de vol. Il nous explique que le matin, pour tirer de l'eau, il ouvre ce bouchon pour faciliter l'écoulement. Il jure ses grands dieux qu'il pense tout le temps à le refermer avant de partir. Il fait de même pour le gasoil...

On fait systématiquement toutes les passes, en vain. Impossible de continuer. Comme le temps passe, et que le rendez-vous est pour ce soir à Iférouane, on décide de faire le grand tour par le nord vers Tin-Galène: 270 km ! Piste repérée sur la carte IGN de 40 ans mais difficile à trouver.

Elles se perd souvent. La piste indiquée par Warta part de Temet au Sud-Est DANS LE SABLE, et contourne la grande dune Sud PAR L'EST avant de rejoindre les cailloux, Je l'apprendrai de Warta le lendemain.

C'est galère. Je pars à fond les ballons car on est en retard. Yves vient me dire que ça va trop vite, et qu'on devrait ménager les voitures. J'essaie simplement de minimiser le temps de fréquentation de la zone de Tin Galène que Warta nous a déconseillée. piquenique pour calmer le jeu. On lâche quelques traces au Sud, puis elles deviennent trop tentantes, et je fini par en prendre une en dehors de mon projet.

On se retrouve dans un dédale magnifique, mais angoissant pour l'ouvreur, car nous sommes hors-pistes sans horizon dans des vallées rocheuses sans traces... Après 40km d'errances et quelques acrobaties, je retrouve mon tracé sur la vielle piste IGN, mais elle est très peu fréquentée. Je la perds plusieurs fois. Elle se forme enfin, mais à partir de là, elle fonce sur Arlit.
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Piquenique vers Tin-Galène
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Stop. Un petit coup d'OziExplorer, et nous revoilà hors trace, plein Est, dans un oued montant, avec une crête devant nous. Raymond crève et toute la caravane s'arrête. Inquiet sur la suite et le timing, je saute la crête en solo et redescends de l'autre côté à la recherche de l'ancienne piste. Il me faut plusieurs kilomètres pour tomber sur une trace minable, mais bien orientée.

À défaut de mieux, on s'en contentera. Je remonte chercher les autres qui commencent à se demander si on va y arriver. À 7h du soir, on est à 40km d'Iférouane, plus de visibilité, plus de traces non plus. On bivouaque. Impossible de trouver des traces la nuit. C'est fâcheux car Warta nous attend et va s'inquiéter. Je suis perturbé par ce contre-temps. Je ne peux pas téléphoner, car il doit être à Iférouane sans moyen de le contacter.

dimanche 13 octobre.
Lever du jour sur l'Aïr Nord de l'Aïr Nord de l'Aïr Nord de l'Aïr

Iférouane
 
Premiers habitans depuis Djanet Premiers habitans depuis Djanet Jardins d'Iférouane
Conférence internationale Baignade dans l'irrigarion
Départ pour Iférouane. Beaux paysages de montagne, rochers ronds, herbes vert fluo. La piste s'étoffe un peu, toujours dans la bonne direction. Je reprends du poil de la bête. Petit campement avec des ânes et une famille avec la mère et cinq enfants. C'est notre première rencontre depuis Djanet, à 700km. Photos.

Iférouane, très beau village en terre ocre, belle architecture, portes bleues. Très propre. On arrive avant midi et on laisse nos passeports au poste de police. Plein de gamins cadeaux cadeaux, mais très sympas. Un gars nous emmène au camping où nous attend Warta. Grande joie de se revoir.

Grand bonheur, il n'était pas inquiet étant lui-même malade (fièvre). Nous faisons connaissance d'Araly, l'assistant infatigable de Warta. Le camping est aussi un jardin, avec une irrigation par pompe. On peut se baigner dans un bassin étroit mais délicieux. L'eau est fraîche, le gars très sympa. bien. Repas sous les arbres du camping. Thé à la menthe. On va voir les artisans qui nous attendent de pied ferme. Achats en euros.

On arrondit. Petits cadeaux. Un gamin me suit toujours, très cool. Vers 17h, bière fraîche à l'hôtel Telit. Puis gasoil dans un entrepôt. Remplissage à la pompe manuelle dans un bidon de 20l. et transvasé dans les réservoirs ! Bonjour les dégâts ! Puis on fait de l'eau à l'hôtel. Nuée de gamins : c'est l'émeute quand je retourne l'écran du caméscope et qu'ils se voient !
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Des gars essayent toujours de nous vendre des souvenirs. Jacques achète une grande croix d'Agadez, plus un couteau cadeau. Les 2 partenaires sont ravis de leur affaire !

Retour au camping. Une chèvre cuite sur le la broche accompagnée d'un couscous. Les tables sont installées. Malheureusement, la chèvre ne plait pas à tout le monde, Michèle trouve dommage de tuer ces pauvres petites bêtes, et Raymond et Yves ne la trouve pas assez cuite. C'est le premier flop de Warta ?
explications la corvée d'est pas un vain mot et la corvée de bois non plus
Choupette d'Iférouane Choupette d'Iférouane Public relation du club de foot... Choupette d'Iférouane
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Christian, surexcité, a trouvé cet après-midi un chasse-touriste qui lui propose de monter une soirée dansante rien que pour nous. Quelle aubaine ! Rien ne peut le décourager, ni la méfiance de Warta, ni celle des autres. Il a besoin de notre accord pour répartir les frais. On part donc dans le village pour des chants et des danses Touaregs.
Étonnant mais il fait très sombre et il y a beaucoup de poussière. Les hommes dansent et les femmes chantent accompagnées par le tam-tam. Musique répétitive et un peu lancinante, mais très prenante.
Choupette d'Iférouane Collation à l'hôtel Telit marchandage dans l'entrepot des carburants la dance du chasse touriste
Retour au camping. On dort sur le toit de la voiture. Nuit quasiment blanche. Moustiques, chèvres, ânes et match de foot dans le quartier jusqu'à minuit !

lundi 14 octobre
Petit déjeuner. Les hommes se re-baignent dans le bassin d'irrigation. Départ. Warta et Araly, le jeune chauffeur, chargent 3 Touaregs qu'ils déposent dans la pampa vers Tadéïda dans l'oued Tadek. Très beaux paysages. Montagne, sable, puits et gravures rupestres à Tazerzeït.

3 femmes et leurs gamins nous proposent des bijoux. Elles vivent dans un dénuement complet. Leurs hommes partent plusieurs jours. J'achète un petit collier en verroterie. Et je donne trois petits vêtements pour les enfants. Elles sont ravies. On fait le coup de l'écran du caméscope. Beaucoup de succès.
Tazerzeït, montée aux gravures Warta en pose Le commerce reprend le dessus Choupette de Tazerzeït

Adrar Chiriet
 
Sieste sous les acacias
Warta et Araly à la peine...
piquenique sous un grand acacia à proximité de l'Adrar Chiriet. Warta et Araly restent dans leur coin (tapis et matelas pour la sieste). Mais on a quand même droit au thé. Il y a plein de fourmis blanches chiantes. L'ombre est royale mais quelques-uns s'ennuient et se racontent des histoires de Chamonix.

Yves vient me voir car il trouve qu'on perd du temps. Il a déjà vécu ça dans un voyage à Tamanrasset et ne veux pas recommencer. Difficile de trouver la vitesse qui lui convient, hier trop vite, aujourd'hui trop lent, je laisse pisser...
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Warta et Araly à la peine...
On part en direction de Chiriet.
Christian a une grosse fuite de gasoil. Araly prend une douche au gasoil pour réparer. C'est son nouveau montage de réservoir additionnel qui amorce un siphon, met son réservoir principal en charge jusqu'à péter la Durit de la goulotte. Il écoute cette explication, mais incrédule il croit plutôt à quelque chose de surnaturel, plus en accord avec le décor.

Contournement de Chiriet par le sud-est. Belles dunes, petit cordon où Warta plante le Toy, à sa plus grande honte. Manœuvre, plaques, tout le monde se déchaîne. Dans l'effort, je me prends une bonne rasade de pot d'échappement qui me transforme en charbonnier : je quitte mes sandales pour trouver 2 traces de lanières blanches ...

Bivouac à Inifaye, en lisière Nord-Est de Chiriet. Je me serais bien introduit dans le massif par les wadis que l'on voit s'enfoncer, mais Warta qui sort de son plantage refuse tout net.
3 grillons avaient pris pension dans nos affaires, sous les acacias d'Iférouane. Ils se réveillent la nuit tombée pour un concert improvisé. Après une chasse mémorable, on en retrouve dans les sacs de vêtements, et même dans la pharmacie.
Araly nous fait du pain frais pour le petit déj du lendemain.

mardi 15 octobre
Sieste sous les acacias Warta et Araly à la peine... Le commerce reprend le dessus
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Direction les montagnes bleues. Tas de gros blocs de marbre blanc veiné de bleu. Je trouve 2 pierres qui ont dû être taillées.
Retour dans nos traces par Chiriet. On passe au puits de Tchin Adegdeg asséché. Warta a des potes partout et ne manque pas une occasion d'échanger les nouvelles. Direction du puits de Farès. Il y a de l'eau à 5m. On piquenique sous les acacias. Grande toilette au puits avec douche dans l'abreuvoir. Je coupe les cheveux de Jacques sous l'œil effaré de Marylène qui compare avec son apprentissage de coiffeuse !
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Balades superbes dans Ilakane. La trace sinue entre des dunes, des rochers et de petits acacias. C'est magnifique. On longe l'embouchure de la vallée du Zagado. Arrivée à Isaouane pour le bivouac, entouré de dunes. Christian décide de s'exercer à la conduite de son nouveau Defender 130 dans les dunes, car il est néophyte sur Land.

Il s'encastre sur un sif pour 1/2h. En fait, ce soir-là il a plutôt appris le maniement de la pelle à sable que celui du Land... Champagne de Raymond bien frais.
toilette au puits de Fares aujourd'hui on rase gratis montagnes d'Ilakanes Apprentissage

Arakao
 
mercredi 16 octobre
fleur d'acacia Entrée Nord de la pince La grande dune du fond de la pince fleur de coloquinte
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Direction Arakao surnommé « la Pince de Crabe ». J'ai souhaité visiter la partie Nord de la pince, que je ne connais pas, et Warta hésite pour le passage. Pascal le rejoint en tête, pendant que Christian a des problèmes métaphysiques avec la boîte de transfert : il a besoin d'une révision sur la théorie des courtes avant d'aborder la prochaine dune, car d'après ce qu'il dit, son Toy n'était pas comme ça (?).

Traversée de 2 cordons, puis arrivée à la partie nord de la Pince de Crabe. On visite le fond de la pince, puisque j'ai dans mon GPS le point extrême de la visite de la partie Sud en 2000, mais ça ne raccorde pas, et de beaucoup : la dune est immense et belle. Warta nous explique que c'est un départ de rando chamelières dans le massif du Takolokouzet.

Léger retour arrière pour franchir assez facilement tout le pâté de dunes pour aller du côté sud. Araly conduit le Toy de Warta : ça fume noir et la boîte de vitesses fait des siennes. Quelques plantages. piquenique à l'ombre. Tous les midis on a le thé. Bonne ambiance. Calme.
Warta a oublié l'ouvre-boite, mais pas l'Opinel Quand les ombres sont petites, elles deviennent perso... Défilé d'Agamgam forêt d'arbres morts dans la dernière sécheresse
Pas de stress. On a le temps. Ça change d'autres voyages où j'avais l'impression qu'on courrait après la montre. Le ciel se voile, comme hier, il fait un peu moins chaud. Après-midi, arrivée aux gorges d'Agamgam, petit canyon aux parois verticales. Cul-de-sac. (pas vrai !) Retour vers l'Arakao.

Belle lumière. On monte sur les hauteurs dans le sable à l'entrée de la pince. Jacques monte au sommet d'une grande dune au coucher du soleil. 1er essai de son nouvel appareil photo numérique, retour avec 200 photos ... Christian et Pascal montent sur une autre. On domine la vallée de la pince sud de l'Arakao. Acacias, montagnes noires mouchetées ou zébrées de sable.
Vue côté Ténéré Vue côté Sud Pascal essaye de larguer son ombre Vue côté Nord
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Dans l'après-midi on a roulé dans de grandes étendues de sable bordées de montagnes noires. Très beau contraste. Parfois, petites montagnes coniques noires et ocres magnifiques.

Warta nous trouve un somptueux bivouac en position dominante sur le cordon de la pince, au bord d'un entonnoir en lumière rasante. La vue est splendide sur le Sud. Il fait bon : on dort dehors. Vers 2h 30, branlebas de combat, un fort vent se lève. Je plie bagages, range le bivouac et me réfugie dans la voiture. Jacques fait de même, en descendant de son perchoir.
arabesques Vue plein Ouest au fond, le coin du piquenique  de 2000
Pascal essaie de marcher sur son ombre le bivouac ne s'annonce pas mal ... beau travail
bord Sud de la pince Entrée Sud

jeudi 17 octobre
liquide vaisselle, fil à coudre pour étancher le piston du maitre cylindre de la commande d'embrayage
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La montagne de Kogo
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entrée de l'oued Zagado
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Ce matin, j'ai sommeil, très sommeil. Départ comme d'habitude vers 8h 15. On roule tranquille sur de grandes étendues ondulées. Acacias et montagnes à l'horizon. Le soleil fait des spots à travers les nuages.

Panne de voiture pour Warta et Araly. L'embrayage a lâché. Araly essaye de réparer en vain. J'en profite pour m'allonger à l'ombre de la voiture.

Yves commence à s'impatienter, il m'explique que "ces gars-là ont toujours du matériel pourri..." Je suis content pour lui, car ça prouve qu'il a oublié sa panne de Mercédès d'il y a 4 ans et qu'on a flingué l'itinéraire pour le ramener au goudron ... Mais en même temps, on sent bien qu'il n'apprécie pas ce type de voyage où on n'est pas chaque minute en train de faire gicler la poussière. Michèle, depuis le début, est aussi joviale que 6 croque-morts en pleine cérémonie.

On repart au ralenti : Warta roule en seconde, sans s'arrêter. C'est un peu lénifiant. Puis on s'arrête. Warta monte dans la voiture de Pascal : il a vu des véhicules dans le sable. Pas nous. On suit Araly. Warta et Pascal reviennent avec la pièce de rechange. C'était deux Italiens avec des guides d'Agadez. Le système d'entraide et de débrouillardise fait qu'à midi Araly a réparé la voiture pendant le casse-croûte, ce qui ne l'a pas empêché de nous servir le thé !

Ce matin on est allé dans les gorges de Kogo. J'ai trouvé les aiguilles de porc-épic. Pendant le piquenique, mécanique. Des gars sont venus discuter avec Warta. Je ne m'habitue pas à l'allure fière de ses Touaregs. Même très pauvre, ils sont toujours magnifiques. Des gamins arrivent au moment où on quitte le piquenique, tous en bleu. Arrêt à l'épicerie de Zagado. Petite paillote, produit divers, Christian s'achète un pantalon Touareg, Michel une tunique et Araly, de la semoule pour le pain. C'est SuperZag, la supérette locale.

Le crayon de Martine a séché là !

On remonte l'oued Zagado. Une petite herbe fine et verte ondule au vent avec des reflets d'argent à contrejour. Vers Anou Samed, on tombe sur un magasin de souvenirs qui vend toute la pacotille habituelle : c'est le coup de fouet de la civilisation qui nous tombe dessus.

Heureusement, le sourire des vendeuses fait des ravages. Achats de petits objets en pierre tendre. Même Papé négocie. Les filles sortent à la lumière de fin d'après-midi pour la qualité des photos. En face, un puits et son jardin sont animés par le chameau qui tire le délou. Belle ambiance de soleil couchant.
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Super Zag
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On remonte ensuite sur Tchintouloust, joli village en pisé avec portes et volets en bleu assez clair. Les Lands sont à la traîne et je dois renifler les traces pour raccorder. Les Toys ne font pas de photos (quel rapport avec la marque ?), et préfèrent les rétroviseurs clairs...

Christian adopte sa posture favorite de poids mort insensible aux difficultés du pistage. Recherche du bivouac dans des sortes d'enclos naturels très bien décorés par la végétation. Warta nous installe dans une chambre bien belle et bien isolée, sorte de bocage de l'Aïr.
Choupette d'Anou Samed Puits d'Anou Samed Bivouac de Tchintouloust Choupette d'Anou Samed

Assodé
 
vendredi 18 octobre
Conférence sur les ruines d'Assodé
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On arrive aux Ruines d'Assodé. Vaste champ de plusieurs hectares de cailloux rouges dans un décor d'apocalypse. Tout est détruit. On devine des rues, et sur 500 ruines, il reste un seul fronton encore debout. Warta s'installe sur un monticule pour nous faire un peu d'histoire. Le roi d'Assodé maria sa fille vers l'an 1 600.

Il souhaita le faire avec un faste particulier et eu l'idée d'un sacrifice humain. Dieu n'a pas aimé et pour le punir, fit mourir tous les convives. L'endroit devint maudit. Les occidentaux en mal de rationalité ont remplacé Dieu par la peste. Mais une chose est sûre, il n'y a plus ici l'ombre d'un habitant.

On avance de 10km pour voir le puits d'Assodé. 2 belles Targuias sont à la corvée d'eau. Photos. Les sourires s'élargissent de part et d'autre, mais on ne sait pas si c'est le plaisir des stars ou si elle ne se moquent pas un peu de ces vers blancs en short si maladroits avec le délou. Warta et Araly qui parlent la langue nous disent qu'elles cherchent des maris, car tous les hommes sont partis. Alors les vers blancs se déchaînent pour montrer qui leur force, qui leur intelligence en tirant le délou.

Tout le monde a du succès, ça doit être une vraie pénurie ! 1 femme plus âgée se sent délaissée et disserte sur la jeunesse perdue, et la concurrence de ces jeunes trop belles... Je m'approche avec le pèloto et lui fait partager les délices de la prise de vue. Elle retrouve instantanément les mêmes mimiques (universelles ?) de la fille flattée. Belle tranche de vie.
Choupette d'Assodé Choupette d'Assodé Choupette d'Assodé
les 2 cornes orientales des monts Adeket
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convergence des caravaniers avant la grande traversée
caravane en partance pour le sel de Bilma
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On repart. Très beau décor de montagne devant nous avec les 2 cornes orientales des monts Adeket que l'on remarque à des km.
On croise une caravane en partance pour le sel de Bilma. Les bottes de foin sont magnifiques, on les croirait faites à la pince à épiler. Warta échange les nouvelles.

On bifurque vers Kripkrip sur le versant Nord du Bagzane. Les oasis deviennent plus florissantes, la piste est encombrée d'arbustes feuillus qui martyrisent nos antennes VHF. On tombe dans un oued de sable bien bien mou et la cavalerie hurle sous l'effort : pas de pitié pour ceux qui sont pris, personne ne veut s'arrêter. On se regroupe sur une sorte de moraine à la fin de l'oued, et le paysage luxuriant jusque-là devient subitement lunaire.

Le temps d'une photo (ou deux...) et nous voilà largués par nos collègues Toys dont les rétros ont dû se dérégler dans la "forêt" de Kripkrip. La piste est en cailloux et on rate facilement l'embranchement sur la guelta de Timia. Un peu plus haut, au moment de traverser le filet d'eau, j'en déduit que personne n'est passé là récemment (bravo Sherlok) et que nous sommes en avant. Retour donc, et on finit par voir la voiture de Raymond qui repartait nous chercher.

Timia
 
corvée de bois à Kripkrip
Guelta de Timia et sa bilharziose
Arrivé à la guelta de Timia. Le coin est bien aménagé. La première cuvette est vaste et ronde. Quel plaisir de voir tant d'eau en plein désert. Yves est déjà dans l'eau. On le rattrape et on traverse le premier bassin. L'eau est sombre, mais évidemment très agréable. On rejoint un escarpement rocheux qu'il faut escalader en glissant, puis on remonte un petit tobogan taillé dans le granit et poli par l'écoulement continu.

On arrive alors dans une vasque profonde et plus intime, taillée en conque dans la paroi. La cascade est là, tombant de 30m. Au vu du granit poli qui nous entoure, on se dit que l'orage doit être dantesque dans ce coin, et que certains jours il doit y avoir beaucoup d'eau. Des ados nous montrent les sauts de 10m. qu'ils font dans ce trou, sans toucher le fond. OK nous voilà en train d'escalader pieds nus cette patinoire de granit verticale : le seul risque est de ne pas choisir le moment du plongeon, mais c'est sans conséquences. Et au bout d'un moment, ça calme. Retour en douceur, planche réparatrice dans la grande vasque. Séchage. Petit commerce avec des gamines qui vendent des souvenirs.

On repart, et en peu de temps on accède à la cuvette de Timia, tout en altitude. Tout est splendide, le soleil couchant en rajoute. Le fort Massu surveille toute la cuvette.
bivouac dans un jardin le fort Massu à l'entrée Sud de Timia jardins de Timia
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Warta nous installe chez un copain, dans un Jardin d'éden où tout pousse : Oranges, pamplemousses, vigne. On s'installe en rang d'oignon dans une allée sous les arbres, on regroupe les tables, et on attaque l'apéro. Un gars nous montre un four à pain rustique, et nous propose d'en cuire pour nous. OK, ça va améliorer le petit déj.

La juxtaposition des tables met en évidence la disparité alimentaire de chacun. Yves, dont la cuisinière est fatiguée, mange une petite boite, Raymond s'adonne aux pâtes natures sans sel, alors que d'autres s'empiffrent avec des bocaux, du fromage et des fruits...

La nuit sera plus agitée : Chaque arbre produit ses fruits, mais ajoute une dose égale de moustiques, c'est donc calfeutré à l'intérieur qu'il faut chercher le sommeil, et ce n'est pas évident par ces températures.

samedi 19 octobre
chasse respectueuse du touriste
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en route vers Timia, le fort Massu à l'horizon
Petit déj. d'enfer ! Le message est passé, une armée de vendeurs s'est aligné à la sortie des jardins. Nous allons les voir par politesse, car il est difficile d'acheter plusieurs fois par jour les mêmes bibelots surchargés et souvent bâclés qu'on nous propose. Ils sont patients et philosophes, ce qui réduit bien notre peine, et la leur. On prend les voitures pour aller au village. On passe à côté de plusieurs puits cimentés et fermés, équipés d'une roue de char à manivelle. Tous sont uniformes, mêmes dimensions, mêmes agencements, peints en jaune et vert.

Visite du village, Warta, pas fou, nous propose de garder les voitures, et nous abandonne aux mains des chasse-touriste. On atterrit rapidement vers le chef du village qu'il faut saluer, et qui seul peut nous autoriser à visiter son village. Christian et Marylène ont amené cahiers, stylos etc. que le vieux engouffre prestement. Warta nous expliquera plus tard que c'est un vieux con, imposteur et despote, et qu'on n'aurait pas dû... Pourquoi n'a-t-il dit cela qu'après et non pas avant ? Parce qu'on ne lui a pas demandé !
Choupette de Timia parking de Timia Choupette de Timia
Une flopée de jeunes, tous avec la même tenue bleu clair des Touareg, débarquent de plusieurs 4x4. On nous explique qu'ils sont guides stagiaires dans une école d'Agadez, et destiné à l'accueil des touristes dans les nombreuses agences.
les chèvres en ville ruelles de Timia chichis, beignets aux pommes, demandez ! seule la viande est payante, les mouches sont gratuites !
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Le chef du village nous assigne comme guide celui qui nous a amené à lui (quel bol !) et la visite commence. Évidemment nous sommes indisciplinés, et le guide a du mal à surveiller son troupeau. Les ruelles sont intimes, les chèvres en ville ont toujours le même succès, le boucher attire mille mouches pour 1 client.

Une belle qui guignait sans doute à travers sa porte, sort et fait des mines. Elle rouspète par tradition tant qu'il n'y a qu'un photographe, puis surveille son meilleur profil lorsqu'il y en a plusieurs. Elle est maquillée en orange et bleu marine, avec le même air que ses con sœurs des magazines féminins d'Europe qui s'aspergent de jus de carotte et se couvrent de rondelles de concombres, renseignées par une copine qui s'y connaît en recettes de beauté FOR-MI-DABLES!
CoolPix 4500 pour tirer dans les coins tout le monde cherche l'ombre Max la menace sur le marché ...
jouet africain
réunion Tuperware
Notre chasse touriste regroupe son troupeau, et nous offre le thé à son domicile pour que nous découvrions l'art de vivre local. On tombe en pleine réunion Tupperware avec 15 nanas et autant de nourrissons. Mais la faconde Africaine reprend le dessus, et la visite est sympa.

En sortant, on tombe sur un nouveau-né caché dans une peau très souple (agneau ?) que la mère porte à l'épaule comme une européenne le fait pour son sac à main. Les femmes du groupe fondent littéralement devant cette riche idée à mi-chemin entre la poche kangourou et la femme mondaine.
Au retour, notre chasse-touriste nous emmène dans l'atelier qui lui garantit sa ristourne, et nous découvrons une forge et des croix d'Agadez par milliers, à tous les stades de fabrication, des gazelles en argent, des fennecs en or (non, en argent, je déconne...).
les vignes du seigneur irrigation ah ! les pamplemousses de Timia ... provisions pour la suite
Retour aux jardins, où on approfondit la visite. Le jeune en place nous commente son travail, nous parle de son mentor qui lui a appris l'art de la greffe, ses stages en Algérie. On lui achète des pamplemousses et des oranges, qu'il faut bien marchander un peu pour la coutume.

Ils gardent au fond d'un enclos, 2 ou 3 gazelles pour je ne sais quelle occasion. En repartant, on visite le centre artisanal, où plusieurs jeunes fabriquent et vendent sur place quelques objets un peu en dehors du catalogue habituel. Nous choisissons chacun une tortue en pierre, puis pour que le compte soit bon, une supplémentaire pour 2.
les gamins du centre artisanal hors-piste en direction du Bagzane vallée d'I-n-Gazaouane l'arbre du puits
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On quitte la ville par le Nord-Est. On perd rapidement Raymond, qu'on retrouve en ville. Tiens ! le rétro de Christian lui raconte des histoires... À 25km, on part en hors-piste, pour rejoindre le Bagzane par un chemin que Warta découvre. Beau décor de montagne dans lequel les vallées s'infiltrent en gardant tout le suspens des passages de l'une à l'autre. Évidemment, la lumière de 17h nous met terriblement en retard, un puits et son arbre immense à contre-jour nous happent, et on se retrouve seul dans les gorges d'un oued sauvage.

Quelles émotions ! On rattrape les autres avec peine, et paf ! c'est juste à ce moment-là que surgit une caravane immense. Tout est à refaire. On photographie toutes les pattes de chaque chameau en marche, et après plusieurs km, c'est la tête de caravane qui s'arrête pour la nuit. C'en est trop, on ne sait plus où donner de la tête, on va mourir fou ! Les caravaniers se rejoignent ici pour la traversée du Ténéré, et nous participons à leur joie de se rencontrer. Heureusement le crépuscule nous délivre, on range les appareils, on détend les zygomatiques, et on rejoint les nôtres pour un bivouac bien mérité.
hache à bois, caravanes pour Bilma la tacouba porte-bonheur, caravanes pour Bilma ravi ou tête brulée, caravanes pour Bilma
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