mercredi 3 Avril
Départ par Marseille prévu le lendemain à 11 heures. J'anticipe le soir, et on couche dans la voiture sur l'aire d'autoroute de
Montélimar.
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jeudi 4 Avril
Johann trouve qu'il y a trop de bruit dans la voiture, et il fini sa nuit sur l'autoroute. Arrivée sans problèmes. Traversée sur
le Carthage.
vendredi 5 Avril
Arrivée à Tunis de bonne heure. Douanes impeccables, bistrot après Kairouan. Marché à Gafsa. Nuit à l'auberge de jeunesse de
Taleb Larbi.
samedi 6 Avril
Descente cool. Interception par l'armée à 100 km au Sud de Gassi Touil. Nuit sous les projecteurs. Le chef de poste nous aime et
nous donne des pommes et du jus de fruit.
dimanche 7 Avril
Hassi Bel Guebour, Les 4 chemins, piquenique sur le reg. Jo prend le manche pour 20 km dans les
graviers de la piste d'Amguid. Première dune. Bivouac simple et plat, dans une grande plaine, derrière un léger cordon
lundi 8 Avril
Beau couloir en lumière du matin, découvert du flanc d'une dune. Les bords commencent à monter. Hésitation avant de plonger.
Début splendide, recherche de cailloux, puis fech-fech de référence. Denis me tourne autour pour voir si ça me rappelle quelque
chose. Léger chahut à la fin du corridor. grand gassi avec oasis grise au centre.
La trace se complique, et nous devrions être plus à l'Est, derrière une muraille sans défaut. En fin d'après-midi, Denis
escalade un entonnoir puis des escaliers mous. Je le rattrape à pied et on rentre pour le bivouac. Premier échec pour suivre la
"trace" de Pascal. Bivouac en arrivant dans un gassi. Belle flèche. 3 perles. Une hirondelle visite le Land et insiste pour y
passer la nuit.
⏯️
mardi 9 Avril
Le gassi nous écarte du projet. Je tente une escalade trop tôt. Echec. Denis nous trouve un beau plan incliné et on saute un
cordon de 100m. Deuxième cordon de 150m. Arrivée dans un gassi sauvage, 2 gazelles se sauvent en face pendant notre descente du
sif. Quelques rocher jaunes. Quand on creuse, le sable a 3 couleurs : Orange blanc et jaune. Beaucoup de fech-fech. Des barkanes
nous y poussent. le gassi est assez long. Le vent forcit, les nuages se pressent. Quelques gouttes. Cordon de 80m. Denis en
reconnaissance trouve un magnifique plateau de grande dimension, bords ovalisés, pierre claire.
Les difficultés augmentent. Nous sommes constamment rejetés à l'Ouest de la trace. On parvient difficilement au sommet d'un
grand escalier. Longue reconnaissance à pied avec Denis et Johann. On avance sans savoir vraiment si ça sort. Bivouac au sommet
d'un grand plateau de sable, avant une descente immontable.
Nuit agitée. Jo abandonne se fait chasser de sa tente par le vent en début de nuit.
mercredi 10 Avril
J'ai mal dormis. Le soleil est de retour. Je prends une bouteille d'eau et je pars pour 3h de reconnaissance à pied. La passe
espérée hier n'en n'est pas une. L'accès au gassi derrière est vertigineux, et le reste n'est qu'entonnoirs géants. je suis
seul. Très seul. J'ai le sentiment de traîner les autres (Denis était le seul à faire des reconnaissances, et il a abandonné).
L'horizon est très fermé. Les cordons latéraux font 400m et ceux à franchir en font 200. Le retour est déjà très inquiétant. Jo
me rejoint par un sif. Bref échange. Je décide de rentrer pendant qu'il est encore temps.
Premier problème, l'escalier d'hier n'est pas praticable. Je pars à droite vers les entonnoirs. Les montées sont
impressionnantes, mais ça porte. Je vise un sif et découvre un entonnoir. Jo part à pied pour une grande traversée, il
m'appelle, et 2ème entonnoir. Vu d'en haut Jo le trouve bon. Je descends au fond pour le convaincre et on repart à gauche dans
les escaliers mous. Ça passe du bout des doigts. Tout petit gassi. On se retrouve au pied d'un mur.
La conversation évolue insidieusement sur les avantages du téléphone satellite. La prise d'élan est bonne, mais c'est du sable à
30º qui s'effondre. Je me jette à fond, il manque 20m. Je vise une petite demi-lune moins haute, mais plus raide. Youpi, j'ai
passé le train avant. Je finit le cul aux plaques, et je m'arrache de la cuvette. Les autres approchent. Papé saute dans la
cuvette, et sort par le côté. Denis le suit et laboure la cuvette. Raymond attaque de bon cœur et saute le sif à côté de la
trace. Le bouclier en a pris un coup. Ouf ! Le gassi suivant est petit. Je cherche une sortie Sud-Est mais sans succès. il reste
une grosse barrière de 150m. La descente avait été impressionnante, mais finalement elle se remonte bien, presque jusqu'en haut.
les 30 derniers m. sont infranchissables.
Je me rappelle qu'à l'aller j'ai vu des plats au SE, je vais faire une visite. Le vent forcit et la visibilité est nulle. Après
plusieurs échecs, Denis trouve la bonne demi-lune au diable vauvert. et on rejoint l'axe par des petits creux inquiétants. La
dernière barrière n'est pas haute, 20m, mais uniforme. Denis, qui a perdu son échappement, nous fait un concert au fond d'une
vallée. Raymond lâche la cavalerie et passe. Je tente le coup car ça a l'air vraiment mou et la prise d'élan dans la deuxième
partie est nulle.
Je passe le train avant, et il me finit à la corde. Denis s'approche à 3m du sif et on le tire à 2. Papé sans conviction nous
laisse 8m pour le tirer. On se met à 3 sur plaques, et on l'arrache du trou, roues braquées à fond comme s'il ne voulait
vraiment pas nous rejoindre. Ouf il est 18h20 et les 4 voitures ont passé le plus gros obstacle. Le ciel est gris, le vent
agressif et la visibilité nulle. On retient Denis de justesse avant qu'il ne reparte en descente SE. On décide de coucher là. Je
suis de tambouille et sans courage, mais il faut y aller.
⏯️
jeudi 11 Avril
Petit déj' grisouilleux. le moral est meilleur, on va s'en sortir. Le vent lève un brouillard digne de Valsorey. On commence par
dire qu'on va attendre plusieurs jours s'il le faut, et vers 9h30 on ne tient plus et on entame la descente. Tout baigne, et
c'est facile. Arrivé dans le gassi, on y voit que dalle. Je me fais prendre par 2 plaques de Fech. Denis me tire à la corde,
mais mésentente, il s'arrête et je m'enroule la corde autour de l'essieu.
La conduite de frein est naze. Coup d'adrénaline, car sans freins dans ces pentes, ça va être dur. Conciliabules. J'ai
l'impression que mes collègues me parle avec la même gentillesse qu'on réserve aux mourants. Raymond sort une panoplie complète
du bricoleur. Scie à métaux, poinçons, marteau. On décide de couper et de reformer la coupelle au burin. 2h plus tard, au
premier serrage (ferme mais pas trop !) le circuit est étanche. Brain storming sur la purge et ses interférences avec l'ABS. Ce
n'est pas le pied, mais au 3ème coup de pédale, ça freine.
Le moral remonte. Le temps est exécrable, la visibilité nulle. Après un clin d'œil à Jo, on décide de naviguer aux instruments.
On s'enferme sous clim' et la suite ressemble plus à un jeu vidéo qu'à un itinéraire dans l'erg. Mon nouveau GPS 176C me
restitue une Trak Log fidèle à 15m, et j'ai un volant pour superposer l'Active Track en rouge, et celle de l'historique en bleu
ciel. On n'a plus aucune idée de l'environnement au-delà de 30m. Tout à coup, un Waypoint apparaît à l'écran.
On se questionne, ça ne peut pas être un bivouac, pourtant il y a un détour manifeste. Léger flottement dans la direction. À 30m
du désastre je me rappelle du Fech dans le grand corridor. Les difficultés s'estompent. Je m'inquiète encore d'un souvenir
d'entonnoir, mais après ceux que j'ai fréquentés ces jours-ci, je ne le vois pas passer. Mon désir de fuite est tel que je tente
de sortir complètement de l'erg. Le vent est fort, il lève une poussière démente. Au passage d'une flaque de gravier, je stoppe
pour le bivouac. Champagne, Cailles au foie gras, la fête est belle. Je trouve même une nouvelle méthode pour la purge des
freins, c'est quasi impeccable.
Nous sommes installé dans le sable, mais à 2 doigts d'une petite irrigation touffue, et on la voit peu à peu s'animer Des
bestioles, couleur sable (évidement), font des aller-retour à fond la caisse entre l'herbe sèche et nos pieds. C'est super
inquiétant car on ne les connait pas. J'apprendrai plus tard que ce sont des solifuges, relativement inoffensifs.
vendredi 12 Avril
Nuit terrible. L'orage a éclairé l'erg toute la nuit, la pluie a chassé les clients de la belle étoile. La pluie est rentrée à
l'avant de la voiture et m'a niqué mon convertisseur 5V, qui m'a niqué mes fusibles : plus de GPS, plus de PC. Cet Erg ne veut
vraiment pas de moi. On fait le point.
La Khanfoussa ne tente personne, il est trop tard pour faire le tour de Tifernine et raccorder le projet sur Issaouane. Le temps
est pourri depuis 4 jours. Il faut remonter et perdre du temps dans le Grand Erg Oriental. La piste ensablée, les 3 forts, le
gassi Mignotte, rien ne me tente : je veux rentrer chez moi et vivre quelques jours sans adrénaline. Denis ne veut perdre aucun
jour de vacances, et il n'est pas revenu en Algérie depuis 9 ans. Nous nous séparerons au-dessus de Gassi Touil
samedi 13 Avril
On tente de longer l'erg à la recherche de la trace de 93, esquissée en 99 avec Alexandro. C'est pourave. On renonce à
l'approche de la falaise, pour trouver juste à l'Ouest la piste coloniale pavée dans le sable.
piquenique sur le reg, divagations caillouteuses. On repasse devant les militaires des 4 chemins hilares qui nous demandent si
les vacances sont finies. Goudron. Bel Gebbour. On se sépare.
Jo me réclame des photos devant l'erg. Je le mitraille. Repas frugal à Hassi Messaoud. Premiers téléphones. On roule non-stop.
On discute des bateaux. Je penchais pour mercredi, mais celui de dimanche semble accessible. On tente. 3h de repos après
Gafsa.
dimanche 14 Avril
Départ à l'aube. mais à Tunis pas de bateau aujourd'hui. Il est reporté à lundi pour le rallye. Peu d'espoir de places avant
mercredi. Je tente un bateau pour Trappani en Sicile, mais l'info était fausse, c'est un Naples en 20h et hors de prix. Déjeuner
en terrasse. Repas de poissons. On tente le Cap Bon pour se distraire.
Du mal à trouver la route, trop de maisons moches, au moment où ça s'arrange, on manque de se faire voler par 2 ados qui ouvrent
la porte arrière. On s'engage dans la descente d'une belle falaise. En se garant Jo me montre un type à côté de nous qui découpe
tranquillement les caoutchoucs de fenêtre de la voiture d'à côté. On ne le dérange même pas. On se sauve dans un cul de sac.
Retour penaud à Tunis, Hôtel de la Jetée. Re restau de poissons.
lundi 15 Avril
Dès 11h je tente de m'enregistrer. Facile. Liberté, quand tu nous tiens. Chargement pénible. Il y a 2 bateaux cul à cul et une
répartition des véhicules du Rallye. 2 voleurs sur le quai attrapés par la police locale (Aïe aïe aïe !). Un journaliste russe
du rallye dans un Defender tout neuf me complimente sur mes porte plaques. Voyage avec une cargaison de baroudeurs en mal de
reconnaissance, animé par 2 minettes à l'orchestre.
mardi 16 Avril
Marseille à l'heure. Villard