Tunis, Accueil de Joëlle Droux qui nous rejoint en avion : le style du voyage est lancé !
J'ai un tout nouveau Defender Blanc, jantes turbine, GPS dernier cri, je vais pouvoir faire bonne figure parmi les canards.
Les arrêts pinard-saucissons sont permanents.
On retrouve ce pont de chemin de fer désaffecté et dont les rails ont été récupérées, et déjà franchi en mai passé,
puis
Tabarka, pour mécaniquer un peu : Michel Goisset a de sérieux problèmes avec son range et
téléphone souvent au garage Ducros d'Annecy pour trouver la panne. Mais ce n'est que le début d'une longue litanie de pannes
...
Entre
Tabarka et
le Kef, lors d'un piquenique de midi, un local
sort d'une petite forêt avec un gros panier de champignons : des
amanites de César ! les
seules que je verrais de ma vie. Il les met en vente et je ne les achète pas à cause de nos faibles moyens culinaires, mais je
vais le regretter toute ma vie de mycophile !
Kasserine dans le super hôtel en tour creuse,
Gafsa, Chebika, où
un vent de sable désagréable me pousse à conseiller un bivouac "abrité" dans un oued : hélas, la trombe d'eau nous tombe dessus
vers 3h du mat' et l'inondation nous chasse violement, au risque de perdre les bagnoles.
On s'enterre à nouveau dans le
chott el Rharsa, décidément infranchissable depuis un an et
demi !
Nefta, el Faouar, Douz, Ksar Ghilane, Tataouine, Matmata, Bir Soltane, Douz.
Boosté par mon nouveau Def' j'ai compulsé longuement les catalogues de Narbonne Accessoires dans la banlieue d'Annecy, et j'ai
été séduit par le Cric'Air, ce gros ballon qui se gonfle avec le tuyau d'échappement, et qui soit-disant te sort de toutes les
galères dans lesquelles tu peux te mettre. Il sera longuement testé sur ce parcours, et les suivants.
Un jour, alors que tout le monde est immobilisé par les pannes, je choisis de tenter l'aventure seul. Je pars vers
Aouinet el Radja avec mon beau Def' pour tâter un peu le sable en toute intimité. Evidemment,
comme mes potes, je fini par faire le canard devant le caméscope et comme mes potes, je m'enchorbate grave sur une dunette : 2h
de manœuvre sans assistance, ça calme, je ne verrai pas
Aouinet cette fois-là !
el Djem, visite du colisée,
Sfax, Kairouan.
Tunis avec un super repas au Pirate, offert par Faucigny Instruments.
Pas de photos, quelques scans de photos papier des amis, beaucoup de vidéos de boue et vents de sable.
Et je commence à avoir
pas mal taffuré en Tunisie , il va
falloir penser à autre chose ...
Carte postale
Cette année, pour ne pas faire comme les autres, je suis allé en vacances en Tunisie.
Notre chef, pour combattre la lassitude, avait choisi un thème surprise pour ce voyage : c'était la mécanique
Chaque jour, pas vraiment au hasard mais presque, une voiture nous offrait une panne ou deux.
Je pense que nos garagistes avaient deviné le thème de notre voyage, car ils nous ont vraiment bien préparé les voitures. Bien
sûr il y en a un qui a tout de suite essayé de tricher en téléphonant dès le deuxième jour pour connaître la panne sans
chercher, mais le garagiste a bien joué le jeu en se contentant de lui répondre : "tu chauffes, tu chauffes, tu refroidis",
comme Ça le gars il a pu jouer plus d'une semaine.
Il y en a qui ont joué sans garagiste, mais à mon avis ce n'est pas honnête. En plus celui-là n'a ramassé qu'une toute petite
panne, une poulie de tension sur l'assistance de direction je crois. Le chef aurait trouvé ça assez poussif comme panne.
D'autant plus qu'il nous l'a faite dans une marque où on trouve toutes les pièces dans l'Afrique toute entière. Il n'est même
pas resté en panne une demi-journée. Moi je l'aurai disqualifié.
D'autres ont anticipé en se faisant mettre une suspension à ressorts progressifs. Ça ce n'est pas mal parce que c'est vraiment
progressif. Au début tu n'as qu'à resserrer les boulons, après tu les surveilles, et puis vers la fin sans te fatiguer, paf, ça
pète tout seul.
Il y en a un, mauvais joueur sans doute qui s'était pris une voiture neuve. Heureusement avant de partir il l'a fait équiper
sans ça il n'aurait pas pu jouer. Il s'était fait mettre un truc qui a beaucoup fait rire le chef, surtout au début. Ça
s'appelle air-locker je crois. Ça lui a fait rater le départ mais après quelques jours, il était le seul à avoir un 4X4 avec 4
roues indépendantes, car ses ponts se bloquaient bien, mais c'est les moyeux de roues qui étaient libres. Sans parler de panne
de batteries car ce serait mesquin.
Le chef lui il a trouvé la meilleur solution pour le blocage des ponts. Tu t'avances profond dans la dune, et t'as pas besoin
d'acheter quoi que ce soit, le sable te bloque tout de suite les ponts.
Nous sommes partis avec deux appareils très modernes.
Le premier était un GPS.
C'est un truc qui a un peu énervé notre chef parce que ça jacasse tout le temps mais c'est presque formidable.
Ça marche un peu compliqué, il y a un espèce de sorcier avec des cheveux longs qui court après des satellites et qui nous dit
des fois qu'on n'aurait pas dû venir ici, mais dans l'ensemble on a été rassurés parce que ça nous a toujours dit qu'on était en
Tunisie.
Par contre, en météo c'est zéro, car un soir le sorcier nous a choisi un coin très bien pour dormir, mais quand il a perdu de
vue ses satellites qu'est-ce qu'on a ramassé.
Le deuxième appareil était un GCC. ça, ça marche moins compliqué.
Si le GPS est fait pour nous dire où on est, celui-là est fait pour nous le faire oublier.
Au début, on a cru que ça n'allait pas fonctionner. Les piles étaient faibles et on ne l'entendait pas du tout, surtout en tête
de la caravane.
On a cherché des solutions et finalement, grâce à la mécanique on a trouvé.
Le chauffeur de la voiture dans laquelle cet appareil était installé nous a dit que ça n'allait plus, que son moteur commençait
à faire plus de bruit que son GCC, et qu'il ne pouvait plus l'entendre.
Alors nous on a dit qu'il n'y avait qu'à arrêter ce moteur trop bruyant, ramener cette voiture en silence dans la cour de
l'hôtel et déménager.
On a mis Jean-Pierre dans une autre voiture, on a mis les fromages dans la voiture du GPS pour l'asphyxier et le faire taire un
peu, et comme la voiture du chef n'avait pas d'appareil du tout, on a mis le GCC dedans.
Alors là ça a hyper bien marché. Je dois dire que même pour la météo c'était mieux que le GPS car il en a plu de toutes les
couleurs du blanc, du rosé, du rouge, et même du jaunet.
Un jour, dans le sable, on a été menacé par une hécatombe. ç'a été l'angoisse car il y en avait déjà plein par terre.
Heureusement, un mécano perspicace, croyant que ça venait du sol a réussi à en réchapper en se réfugiant sur un moteur, et nous
a tous sauvés.
La voiture la mieux rangée était certainement celle du chef. Pas parce qu'elle était bien rangée, mais parce qu'il était tout le
temps en train de la ranger. Il est très fort en rangement, notre chef. Il nous avait préparé pour cette année une toute
nouvelle méthode de rangement.
D'abord, pour garder un accès constant au frigo, il avait posé une étagère rose sur des jambes métalliques grises. Comme les
jambes de l'étagère ne tenaient pas très bien, il suffisait de caler ces jambes avec la caisse à outils, les bouteilles d'eau,
la cocotte-minute, et la bassine pour les noix.
La finition se faisait toute seule en roulant. À chaque bosse de la piste, une ou plusieurs noix sautaient de la bassine pour
aller occuper les éventuelles places qui auraient pu rester libres dans le coffre, et ainsi donner au chargement ce bel aspect
homogène qui contribue depuis longtemps au confort légendaire du Range du chef.
Je crois bien que ça s'appelle le rangement à la noix.
En cours de route, comme des gens qui n'avaient rien compris lui ont mangé les noix, il a subtilement remplacé les noix par des
dattes qu'il a demandé à Joëlle de répandre sur le plancher, et c'est de là que les bosses les ont propagées dans le coffre.
Il a observé que les dattes c'était encore mieux que les noix, car ça s'écrase et ça colle, et en les mettant sur le plancher,
on a pas besoin de la bassine.
Le seul défaut c'est qu'avec toutes les bosses qu'il faut se taper, à la fin ça abime les tirants de pont, mais ce n'est pas
trop grave car on peut en piquer un sur la voiture d'un copain qui fait pas trop gaffe.
Christian a essayé la méthode de rangement du chef. Évidemment il n'est manifestement pas aussi attiré par le rangement que
notre chef, et il a volontairement limité l'application de la méthode à l'intérieur de ses caisses.
Il nous a fait ça plus modeste et avec les moyens du bord. N'ayant pas de noix sous la main, il a savamment rempli les
interstices de reblochon, et au lieu d'utiliser les bosses de la piste comme agent propagateur, il a préféré baser sa recette
sur les variations de température qui agissent nettement mieux sur de bons reblochons de Savoie que sur des noix dont on n'est
même pas sûr qu'elles étaient de Grenoble.
Il a même eut la délicatesse d'utiliser comme liant final, un fin mélange de hareng saur en gargoulette, mais plus ouverte la
gargoulette. Bref, toutes ces astuces lui ont permis une remarquable optimisation de la gestion de l'espace dans ses coffres,
lui offrant en plus ainsi qu'a quelques amis choisis un fumet vraiment subtil et absolument exquis.
Il y avait avec nous un fourgon sanitaire rempli d'infirmières sous la surveillance d'une mama. Je crois bien qu'elles
draguaient. Elles ont commencé par un de nos mécanos. Pour respecter le thème de cette année sur la mécanique, elles s'étaient
choisis une panne facile à répéter. La panne du gros boulon.
Elles n'ont pas eu de chance. D'abord elles n'ont pas vu le jour où elles ont jeté leur boulon au fossé qu'elles étaient suivies
par deux maris jaloux qui bien sûr ont ramené le boulon et même la rondelle. Ensuite ç'a vraiment été la poisse quand Didier
leur a collé le boulon, finies les révisions tous les 20 Km.
Il faut dire qu'elles n'ont pas eu beaucoup de travail. À peine un petit coup de tampon sur la porte arrière du Toy du médecin
qui refusait de se le mettre tout seul.
Désœuvrée à la fin du voyage, elles ont même tenté de draguer, enfin seules, le fond d'un oued boueux, histoire de voir ce que
valait l'autochtone.
Elles ont vacciné une bonne partie du personnel d'un hôtel, et je me demande même si elles n'ont pas vacciné quelques membres de
notre équipe.
Cette année on a découvert un produit miracle anti crevaison. C'est un produit tellement bon que ça marche même sur ceux qui
partent avec toi sans le produit, et ainsi toute la caravane est protégée.
On a un petit doute sur la voiture de Christian qui a crevé quand même, mais Christian ne se rappelle plus s'il a bien mis le
produit dans le seringue ou si c'était déjà du Ricard.
Sur la voiture du chef on ne peut pas avoir de doute, vu qu'il a crevé en cachette et que personne ne l'a vu.
Comme tu vois, on s'est bien amusés. Mais l'année prochaine, c'est nous qui préparons les voitures, et c'est nos garagistes qui
feront le concours.